Un des assaillants du Texas, qui visaient un concours de caricatures de Mahomet, était en contact étroit en ligne avec un recruteur américain de l'organisation État islamique (EI), bien connu des autorités fédérales, selon l'expert David Ibsen.

Sous le nom de «Miski» sur les réseaux sociaux, Mohammed Hassan, un Américain qui a rejoint l'EI, avait parlé sur Twitter avec Elton Simpson, l'un des deux attaquants tués dimanche à Garland, a indiqué à l'AFP M. Ibsen, directeur du Counter Extremism Project.

«Miski a parlé en ligne de (l'attaque contre l'hebdomadaire français) Charlie Hebdo et dit que les gens devaient faire la même chose en Amérique», a déclaré cet expert du djihadisme.

Selon la chaîne ABC News, Simpson, un Américain converti à l'islam, avait tweeté, en évoquant le concours de caricatures de Mahomet: «Quand finiront-ils par comprendre?».

Tweet auquel «Miski» avait immédiatement répondu: «Nos frères de Charlie Hebdo ont fait leur part, il est temps que des frères aux US fassent leur part». Deux jours plus tard, «Miski» tweetait à nouveau: «Un seul individu peut mettre tout un pays à genoux».

La semaine suivante, Simpson et son colocataire Nadir Soofi ouvraient le feu à l'entrée de la manifestation, avant d'être abattus par un policier.

Le père de Soofi a estimé que «quelqu'un avait poussé (son fils) dans cette situation». «Mon fils était quelqu'un de doux, attentionné, intelligent et non-violent», a confié Azam Soofi au Dallas Morning News.

«Nous savons que le FBI s'intéressait à Miski», a poursuivi le patron du Counter Extremism Project. «C'est sur le terrain de la propagande et du recrutement en ligne qu'il est devenu l'un des recruteurs les plus performants», a-t-il ajouté.

«Miski» est un jeune Américain d'origine somalienne qui a quitté les environs de Minneapolis, au Minnesota, en 2008, pour rejoindre la Syrie. Depuis, les autorités pensent qu'il est en Somalie.

Après l'attaque de Garland, qui n'a pas fait d'autre victime que ses auteurs, le compte Twitter de «Miski» a été suspendu peut-être «pour la 30e fois», mais le recruteur réapparaît toujours avec un nouvel alias. «On peut s'attendre à le voir revenir», a prédit l'expert.