La mairesse de Baltimore, théâtre de manifestations quotidiennes qui ont viré aux émeutes lundi après l'annonce de la mort d'un jeune Noir, a indiqué jeudi que la nécessité d'un couvre-feu serait évaluée au jour le jour.

«Je n'ai pas pris de décision quant à une éventuelle levée du couvre-feu. Nous réévaluerons (la situation) au jour le jour», a déclaré sur CNN Stephanie Rawlings-Blake.

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«Je ne veux pas d'autre mort dans les rues de Baltimore à cause des violences», a-t-elle expliqué.

Un couvre-feu nocturne d'une semaine a été instauré depuis mardi soir dans la ville entre 22 h et 5 h après des violences lundi qui ont fait une vingtaine de blessés parmi les forces de l'ordre et entraîné plus de 200 arrestations.

La Garde nationale du Maryland a précisé jeudi sur son compte Twitter que 2000 de ses hommes sillonneraient encore ce jour-là les rues de Baltimore.

Mercredi, des manifestants ont marché à Baltimore «sans heurt ni incident majeur», a précisé la police de la ville, qui a procédé à 18 arrestations.

«Pas de justice, pas de paix», scandaient les manifestants, parmi lesquels des étudiants et des adolescents.

Des manifestations ont aussi eu lieu dans d'autres villes des États unis mercredi soir comme New York, Boston, ou Minneapolis.

Elles avaient été organisées pour protester contre les violences policières après la mort à Baltimore de Freddie Gray, un Noir de 25 ans dans des circonstances encore inexpliquées.

Il est décédé le 19 avril des suites d'une fracture des vertèbres cervicales, une semaine après son interpellation par la police, réveillant des tensions raciales latentes à la suite d'une série de bavures policières visant la communauté noire américaine.

Plusieurs enquêtes, internes ou indépendantes, ont été ouvertes pour déterminer les conditions dans lesquelles Freddie Gray a été blessé.

Mercredi soir, le Washington Post a publié la déposition d'un prisonnier qui partageait le fourgon dans lequel avait été embarqué le jeune homme.

Il «frappait contre les parois» du véhicule, aurait déclaré ce détenu qui pense qu'il «voulait intentionnellement se blesser lui-même», selon un document de police obtenu par le Post.

Interrogée sur cette information, la maire a jugé que «s'engager dans la spéculation (...) ne nous rapproche pas des réponses» que la communauté noire cherche.

À New York, la police a procédé à une centaine d'interpellations. «Nous avons plus de cent personnes en détention. Les raisons sont variées. Pour la plupart il s'agit de +troubles à l'ordre public+», a précisé à l'AFP un porte-parole de la police de New York (NYPD).