Hillary Clinton s'est affichée lundi aux côtés de dirigeants syndicaux pour une conférence qui constituait l'une de ses deux dernières interventions publiques avant l'annonce d'une candidature à la présidentielle qui semblait imminente.

La démocrate a dénoncé les «bunkers idéologiques» et renouvelé son appel à une collaboration non partisane pour lutter contre les inégalités, un thème fréquent de ses discours depuis l'année dernière.

«Ça fait du bien de revenir à une discussion fondée sur les preuves, sur ce qui marche et ne marche pas», a-t-elle lancé lors d'une conférence au Center for American Progress, un centre de réflexion progressiste proche d'Hillary Clinton, à Washington.

Elle a aussi lâché une phrase ambigüe, en conclusion de la conférence consacrée aux zones urbaines, à l'adresse de la maire de Compton, en Californie, qu'elle félicitait pour son travail sur les gangs: «ne soyez pas surprise si on vous appelle, peut-être qu'on commencera pas très loin d'ici, dans un beau bâtiment avec un dôme». Hillary Clinton n'a pas précisé si elle évoquait sa propre campagne, ou de futurs travaux au Congrès non liés à sa propre carrière.

La démocrate a défendu le rôle du secteur privé et du tissu socio-économique pour faire repartir l'ascenseur social dans les villes.

«L'un des plus grands problèmes actuels est l'inégalité des revenus, combiné à une stagnation des salaires», a dit Hillary Clinton. «Il n'y a pas assez de mobilité sociale vers le haut».

Donnant d'éventuels indices des fondements du programme de sa future campagne, Hillary Clinton a cité les travaux de l'économiste d'Harvard Raj Chetty sur les obstacles à l'ascension sociale.

Elle a aussi pris l'Allemagne en exemple de la lutte contre le chômage, vantant ce qu'elle a appelé son système de subventionnement des salaires plutôt que d'assurance-chômage.

À ses côtés figurait notamment Lee Saunders, président du plus grand syndicat de fonctionnaires locaux américains, l'AFSCME.

Lundi soir, la démocrate devait participer à Washington à la remise d'un prix de journalisme politique, le Toner Prize, du nom de l'ancienne journaliste politique du New York Times Robin Toner, décédée en 2008.

Le reste de son agenda public, pour les prochaines semaines, est vide.

La campagne pour la présidentielle de 2016 s'est accélérée lundi avec l'annonce de candidature du sénateur républicain Ted Cruz, à ce stade le seul à avoir officialisé son ambition. Chez les démocrates, Hillary Clinton domine largement les sondages pour les primaires du parti, qui doivent démarrer dans neuf mois dans l'État de l'Iowa.