L'Utah va entériner jeudi une législation pour protéger les homosexuels, lesbiennes, transsexuels et bisexuels contre les discriminations dont ils pourraient faire l'objet, tout en créant des exemptions pour préserver la «liberté religieuse» dans cet État conservateur de l'ouest des États-Unis.

Le projet de loi SB 296 a été «adopté» tard mercredi et doit être ratifié par le gouverneur républicain Gary Herbert jeudi soir.

Ce projet de loi «modifie» la législation déjà existante pour l'accès à l'emploi et au logement pour inclure l'orientation et l'identité sexuelles.

«Les PME de moins de 15 employés, les organisations religieuses et leurs affiliées, les propriétaires immobiliers possédant quatre propriétés ou moins et les «Boy scouts of America» font partie de exemptions», a expliqué à l'AFP Kent Frogley, président de l'organisation de défense des homosexuels, lesbiennes, transsexuels et bisexuels (LGBT) Utah Pride Center.

La future loi prévoit aussi de pouvoir exprimer des vues religieuses sans être sanctionné: «On peut dire "je ne suis pas en faveur du mariage homosexuel à cause de mes croyances religieuses" sans être renvoyé et à l'inverse on peut dire "je ne suis pas en faveur de l'église mormone"«, très conservatrice et dont l'Utah est le fief, sans craindre d'être renvoyé, détaille Kent Frogley.

Le fait «que deux groupes aux vues diamétralement opposées», l'église mormone et les défenseurs des LGBT «aient réussi à s'entendre sur un accord est très positif», a ajouté M. Frogley. «Je pense que (la législation votée) est un grand pas en avant.»

Il compte aussi sur les «forces du marché» pour aller dans le sens de «la liberté et la tolérance»: «A l'heure d'internet, il sera difficile de dissimuler les croyances» et surtout les discriminations envers tel ou tel groupe de personnes qui pourraient choisir de boycotter les établissements qui refusent de servir ou employer des LGBT.

Le mariage homosexuel est par ailleurs déjà légal dans l'Utah depuis la fin 2014 après que des procédures d'appel pour invalider son autorisation eurent été déboutées par la Cour Suprême.