La municipalité de Portland, en Oregon, a porté plainte contre le service de voiturage Uber pour dénoncer un lancement illégal dans la ville, d'après un communiqué lundi.

La plainte affirme que «Uber enfreint les règles administratives et de transport privé» de la ville et demande un jugement déclaratoire ainsi qu'un ordre du tribunal exigeant l'arrêt «immédiat de ses activités» à Portland jusqu'à ce que la société «obtienne les permis appropriés» et «remplisse pleinement les conditions de la ville».

Le maire Charlie Hales, cité dans le communiqué, affirme que «notre souci principal est la santé et la sécurité» des clients d'Uber et aussi «l'équité car les compagnies de taxi suivent les règlementations» de la ville.

Si Uber, désormais valorisé à 40 milliards de dollars, «pense qu'il ne devrait pas avoir à fixer de prix maximum sur ce qu'il facture aux habitants de Portland, (ses dirigeants) devraient défendre leur point de vue devant le conseil municipal», affirme le communiqué.

Même chose si «Uber estime que les compagnies de taxis n'ont pas à offrir de service aux personnes handicapées» ou si la société pense que ses taxis «n'ont pas besoin d'avoir d'assurance adéquate en cas de collision», poursuit le communiqué.

Il ajoute que le bureau des Transports de la ville «a émis des pénalités au civil à l'encontre d'Uber lundi, l'une pour pénaliser le fait d'opérer sans permis, l'autre pour opérer dans des véhicules qui eux-mêmes n'ont pas de permis».

Les conducteurs qui opèrent sans permis s'exposent à des poursuites au civil et au pénal, insiste le communiqué.

La société a pour sa part réagi en déclarant qu'«Uber a reçu un accueil extrêmement chaleureux de la part des conducteurs et des utilisateurs à Portland et dans les environs» et ce soutien «montre qu'il est temps de moderniser la législation des transports de Portland».

Uber s'est aussi vue interdite d'opérer dans la capitale indienne New Delhi lundi après le viol présumé d'une jeune femme par l'un de ses chauffeurs.

Fondée en 2009 en Californie, Uber est désormais présente dans plus de 200 villes et 45 pays, mais son expansion rapide crée de fortes tensions avec les taxis traditionnels.

UberPOP interdit aux Pays-Bas

Un juge néerlandais a interdit lundi le service controversé «UberPOP», qui met en relation des passagers et des automobilistes qui ne sont pas des chauffeurs professionnels, estimant que l'application viole la loi sur les taxis.

«Les conducteurs qui transportent des personnes dans une voiture contre payement et sans licence enfreignent la loi», a indiqué la Cour de commerce de La Haye dans un communiqué : «Uber doit arrêter UberPOP».

Malgré de possibles amendes de maximum 100 000 euros pour la société et de 40 000 euros maximum pour les chauffeurs, le groupe de San Fransisco continuera à offrir son service.

«Ce n'est que le premier pas d'une longue lutte juridique», a indiqué Uber dans un communiqué sur son site : «la décision d'aujourd'hui a été prise sur la base d'une vieille loi, datant de l'an 2000, du temps où les smartphones n'existaient pas».

Uber interjettera appel de la décision du juge et payera les amendes des chauffeurs, a assuré un porte-parole.

Via une application sur son téléphone, «UberPOP» permet à des individus de proposer des trajets dans leurs propres véhicules, après s'être enregistrés chez Uber, pour des prix de moitié moindres que les taxis officiels, et ce sans licence.

Le gouvernement avait décidé en septembre que de telles pratiques étaient contraires à la loi sur les taxis et avait exigé l'arrêt d'«UberPOP» sous la menace d'amendes.

Uber avait alors interjeté appel en référé auprès des juges de La Haye, assurant que son service était un service de co-voiturage.

Les juges se sont rangés du côté du gouvernement, confirmant l'interdiction et l'amende prévue, rappelant que les conducteurs étaient sélectionnés et approuvés par Uber et que celui-ci touchait une commission de 20% sur chaque trajet.

Le service est disponible depuis juillet à Amsterdam et s'est étendu la semaine dernière aux villes de Rotterdam et de La Haye.

A Amsterdam, quelques chauffeurs ont été arrêtés en octobre et ont dû payer des amendes de 1500 euros. A Rotterdam, des chauffeurs ont également été arrêtés le premier jour du service.

En France, le tribunal de commerce de Paris doit décider vendredi si ce service constitue une concurrence déloyale pour les autres services de véhicule de tourisme avec chauffeur.

Créé en 2010, Uber est actif dans plus de 200 villes réparties dans 45 pays.

A New Delhi, en Inde, le service Uber a été interdit après le viol présumé d'une jeune femme par l'un de ses chauffeurs.