Les enquêteurs de l'armée américaine ont commencé à interroger le sergent Bowe Bergdahl, prisonnier des talibans en Afghanistan pendant cinq ans et libéré en mai dernier, afin d'en savoir plus sur les conditions de sa capture.

L'interrogatoire du sergent de 28 ans a débuté à Fort Sam Houston, base de l'armée de Terre située à San Antonio (Texas, sud des États-Unis), a indiqué mercredi une porte-parole de l'armée.

L'objectif de cette enquête est de retracer les événements qui ont conduit à la capture du sergent Bergdahl, porté disparu lors d'une mission en Afghanistan en 2009.

Il s'agit en particulier de déterminer si ses actions pourraient entraîner un procès devant une cour martiale pour désertion par exemple, accusation punie par la peine de mort même si une exécution serait peu probable.

Plusieurs anciens membres de son unité l'ont en effet accusé de désertion près de la frontière avec le Pakistan, affirmant qu'il avait mis d'autres soldats partis à sa recherche en danger.

Son retour à la liberté en mai avait donné lieu à une polémique d'autant plus vive aux États-Unis que sa libération a été obtenue en échange de celle de cinq talibans détenus à Guantanamo, qui ont été renvoyés vers le Qatar.

Le président Barack Obama avait défendu cet échange de prisonniers, soulignant qu'il s'appuyait sur le principe immuable aux États-Unis d'assurer la libération des prisonniers de guerre.

Six semaines après sa libération, le sergent a été réincorporé dans l'armée de Terre mi-juillet après avoir été hospitalisé et suivi par des psychologues dans un centre médical militaire à San Antonio. Il effectue des tâches administratives dans un bureau de Fort Sam Houston.