Près d'une trentaine d'investisseurs américains ont promis lundi un milliard de dollars pour financer en Afrique des projets d'électrification hors réseaux, c'est-à-dire de petite taille ou utilisant des sources d'énergie renouvelable, plus faciles d'accès en zones isolées.

Vingt-sept investisseurs se sont engagés à doubler l'accès à l'électricité en Afrique subsaharienne, où près de 600 millions d'habitants sont encore à l'heure actuelle privés d'électricité, a annoncé l'administration du président Barack Obama.

«L'accès à des réseaux centralisés d'électricité n'est pas une solution exhaustive pour ces pays situés sur l'un des continents les moins urbanisés», a expliqué mardi dans un communiqué le secrétaire à l'Énergie Ernest Moniz, à l'occasion d'un déplacement en Éthiopie.

«Mais avec des solutions comprenant des projets hors réseaux et de petites tailles, nous pouvons apporter l'électricité à ces zones rurales», a-t-il ajouté.

Les engagements recensés, qui dépassent le milliard de dollars sur cinq ans, sont des investissements par exemple dans des centrales solaires ou des petites centrales hydro-électriques, dans la formation d'experts africains et la collecte de fonds pour aider les fournisseurs locaux d'électricité.

La baisse des coûts de l'énergie renouvelable et les progrès dans le stockage de l'électricité et d'autres technologies ont rendu ces solutions hors réseaux de plus en plus attractives, a expliqué John Podesta, conseiller d'Obama, sur le site de la Maison-Blanche.

Le président Obama, lors d'une tournée en Afrique en juin dernier, avait annoncé que les États-Unis mobiliseraient 7 milliards de dollars en cinq ans, via des fonds privés, pour amener l'électricité à au moins 20 millions de foyers et d'entreprises.

Il s'agit de la plus grande initiative américaine pour l'Afrique subsaharienne après celle de l'ancien président George W. Bush contre le sida et d'autres maladies.

Cette initiative est soutenue par les élus américains de tous bords. La Chambre des représentants, à majorité républicaine, a adopté en mai un projet encore plus ambitieux visant à apporter l'électricité à au moins 50 millions de foyers africains.

Mais les entreprises ont fait aussi pression pour que soient levées des restrictions au financement de projets très émetteurs en carbone (centrales à charbon, à gaz...), estimant qu'il n'était pas réaliste d'augmenter la production d'électricité sans investir dans les réseaux d'électricité ou de gaz.

Les défenseurs de l'environnement ont salué l'initiative, car elle permettra d'expérimenter une nouvelle approche alors que l'Afrique risque d'être l'un des continents les plus touchés par le réchauffement climatique.