Barack Obama va décerner la plus prestigieuse décoration militaire américaine à 24 anciens combattants, jusqu'alors négligés en raison de leur appartenance raciale ou religieuse et identifiés après une enquête du Pentagone, a annoncé la Maison-Blanche.

Le président des États-Unis accordera le 18 mars la «Medal of Honor» à ces vétérans de la Seconde Guerre mondiale et des guerres de Corée et du Vietnam, en majorité hispaniques, mais aussi juifs ou noirs. Seuls trois d'entre eux sont encore en vie.

Ces militaires avaient déjà tous reçu la deuxième médaille la plus prestigieuse des forces armées américaines, par exemple la «Distinguished Service Cross» pour l'armée de terre. Mais à cause de «préjugés», ils n'avaient pas été proposés pour la «Medal of Honor», selon la Maison-Blanche.

La cérémonie du 18 mars sera l'aboutissement d'un passage en revue de centaines de cas, permis par une loi votée au Congrès en 2002. Le Pentagone a alors lancé une enquête à grande échelle dans ses archives.

Parmi les récipiendaires à titre posthume figure Leonard Kavritz, un soldat de la 24e Division d'infanterie, décoré pour sa bravoure lors d'actions de combat à Yangpyong les 6 et 7 mars 1951 pendant la guerre de Corée

Il s'agit de l'oncle du chanteur de rock Lenny Kravitz, qui porte le même prénom en son honneur --Lenny étant un diminutif de Leonard. «Il s'était vu décerner la Purple Heart (pour les blessés de guerre) mais aurait dû avoir la Medal of Honor», avait confié le chanteur dans un entretien au New York Times Magazine en décembre.

«Il a sauvé une section entière. Pour être franc, il ne l'a pas eue parce qu'il était juif, «, avait-il affirmé.

La «Medal of Honor» (médaille d'honneur) distingue un «acte d'héroïsme allant au-delà du devoir» depuis 1863. En raison de ces critères, elle est très souvent décernée à titre posthume.

En 151 ans, 3463 soldats ont reçu cette médaille, dont 75 sont aujourd'hui en vie.