Edward Snowden, le jeune consultant de la toute puissante agence américaine d'espionnage électronique NSA à l'origine des fuites sur le programme secret de surveillance des communications assure dans des confidences à la presse qu'il a décidé de risquer ainsi «sa vie et sa famille» pour protéger «la liberté» de chacun et la «démocratie».

«J'ai été un espion presque toute ma vie d'adulte, donc je n'aime pas être sous les projecteurs», plaide d'abord dans le quotidien Washington Post cet homme de 29 ans réfugié à Hong Kong, d'où il a confessé être l'auteur des fuites qui ont déclenché la fureur de Washington.

La semaine dernière, le Washington Post et le quotidien britannique The Guardian ont révélé successivement deux programmes secrets de l'Agence nationale de sécurité (NSA). L'un concerne la récolte depuis 2006 des données d'appels téléphoniques aux États-Unis par Verizon et vraisemblablement d'autres opérateurs. L'autre, appelé PRISM, vise à intercepter les communications d'internautes hors des États-Unis sur neuf grands réseaux sociaux comme Facebook.

Ex-technicien à la CIA, Snowden travaillait depuis quatre ans à la NSA en tant qu'employé de divers sous-traitants, dont Dell ou Booz Allen Hamilton, son dernier employeur.

Ce dernier a confirmé que Snowden a travaillé pour lui «moins de trois mois» et a promis d'aider les autorités américaines dans leurs investigations.

«Je sais que je vais souffrir pour ce que j'ai fait et que ces révélations marquent la fin pour moi», dit Snowden au journaliste Barton Gellman du Washington Post.

«Je suis conscient de l'importance du renseignement, mais je m'oppose (...) à tout système de surveillance de masse, automatique et omniscient (...), qui me paraît être un danger plus grand pour la liberté que le risque de rater des renseignements. Dans tous les cas, ça ne vaut pas ce que ça coûte», plaide Snowden.

Ces systèmes de surveillance massifs et intrusifs représentent «une telle menace pour la démocratie, que j'ai risqué ma vie et ma famille» pour lutter contre ce phénomène, conclut cet ancien technicien de la CIA qui travaillait depuis quatre ans pour divers sous-traitants de la NSA.

Snowden doit aller en Islande s'il veut demander l'asile

L'Islande a indiqué lundi que toute personne souhaitant obtenir l'asile politique, comme a dit l'envisager Edward Snowden, devait d'abord venir sur son territoire.

La directrice de l'administration chargée des demandes d'asile, Kristin Volundardottir, a indiqué au quotidien Morgunbladid que le pays n'avait reçu aucune demande. «Et la règle est qu'il faut être en Islande pour faire sa demande en personne», a-t-elle ajouté.

Dans un entretien publié dimanche par The Guardian, M. Snowden, 29 ans a indiqué dimanche s'être réfugié dans un hôtel de Hong Kong. Il a ajouté qu'il voyait l'Islande comme le pays le plus proche de ses opinions quant à la liberté d'expression sur l'internet.

Une fondation islandaise de défense de la liberté d'expression, l'International Modern Media Institute, a affirmé dimanche chercher à contacter M. Snowden, précisant que «l'Islande pourrait ne pas être le meilleur endroit» pour lui éviter l'extradition.

Hong Kong, territoire semi-autonome de la République populaire de Chine, a depuis 1996 un traité d'extradition avec les États-Unis, qui réserve un droit de veto à Pékin.