Le vélo urbain n'a peut-être pas d'ambassadeur plus passionné que David Byrne à New York. Le chanteur mythique des Talking Heads n'a pas seulement écrit un livre sur ses expériences à bicyclette dans les plus grandes villes du monde. Il peut également disserter sur les mérites du BIXI, l'ayant mis à l'essai à Montréal même.

Et il est convaincu que le Citi Bike, version new-yorkaise du système montréalais de vélos en libre-service, sera un succès.

«New York est une ville parfaite pour ce genre de programme», a déclaré David Byrne à La Presse hier matin après l'inauguration du BIXI à New York, à deux pas de l'hôtel de ville. «New York est énorme, mais c'est en même temps une ville très dense, très compacte, surtout à Manhattan et dans les quartiers de Brooklyn et Queens, où le système s'étendra. C'est aussi une ville très plate et il n'y tombe presque pas de neige durant l'hiver, contrairement à Montréal.»

Peu avant que l'artiste multidisciplinaire ne tienne ces propos, le maire de New York, Michael Bloomberg, avait annoncé l'activation des 330 stations du Citi Bike, un programme financé par le privé qui comptera à terme 10 000 vélos et deviendra le plus important au monde après ceux de la ville chinoise de Hangzhou (60 000 vélos) et de Paris (20 000 vélos).

Reportée à deux reprises, l'arrivée du BIXI new-yorkais marque le début d'une expérience qui pourrait définir les 12 années à la mairie de Michael Bloomberg, qui ne pourra briguer un quatrième mandat en novembre. Après l'ajout de 525 km au réseau de pistes cyclables de New York au cours des cinq dernières années, le Citi Bike s'inscrit dans une volonté de révolutionner les habitudes de circulation dans la ville.

«Nous avons un système de transport entièrement nouveau sans avoir dépensé l'argent d'un seul contribuable», s'est félicité le maire Bloomberg en soulignant l'engagement financier de Citigroup pour cinq ans dans le BIXI new-yorkais.

Entrée dans la controverse

Ce programme n'arrive pas à New York sans controverses. Au cours des dernières semaines, des New-Yorkais ont notamment critiqué l'emplacement des stations d'ancrage. Mais le Citi Bike a de nombreux partisans, dont ses quelque 15 000 abonnés annuels qui auront jusqu'au 2 juin l'usage exclusif des vélos du système.

«Je vais pouvoir enfin venir à Manhattan à bicyclette», a déclaré Elisabetta Coletti, une vétérinaire de Brooklyn, qui fait des visites à domicile. «Je ne prenais plus mon vélo pour aller à Manhattan parce que je m'en suis fait voler trois», a-t-elle ajouté en prenant une pause au Union Square Park.

Mais ne craint-elle pas que les voleurs ciblent désormais les vélos en libre-service?

«Ces vélos ne disparaîtront pas, a-t-elle déclaré. Ils sont lourds et bleu vif.»

Le lancement du BIXI new-yorkais a coïncidé avec le Memorial Day, un lundi férié où la circulation est très légère dans les rues de Manhattan. Paul DeLanzio, conseiller en informatique, en a profité pour mettre à l'essai un des vélos du système. Après un aller-retour entre Brooklyn et Manhattan, il était déjà convaincu.

«Je vais utiliser le système tout le temps pour visiter mes clients plutôt que de marcher d'un bout à l'autre de la ville ou de prendre le taxi, a-t-il déclaré. C'est un choix fantastique qui s'offre à nous désormais.»