Plusieurs dizaines de manifestants munis de sifflets ont protesté jeudi en différents endroits de New York pour protester contre les abus de la police et notamment une mesure qui permet aux forces de l'ordre d'arrêter toute personne soupçonnée d'activité illégale.

«L'idée c'est que les gens portent des sifflets et sifflent pour alerter le reste de la population quand ils voient la police arrêter quelqu'un et le fouiller», a expliqué Melanie Craney, du réseau Stop Mass Incarceration («Arrêtez les emprisonnements de masse»), organisateur de ces manifestations.

La mesure dénoncée, «Stop et fouille», est défendue par la police et par le maire de New York, Michael Bloomberg, qui y voient l'occasion de faire baisser le nombre d'armes en circulation dans sa ville, et particulièrement dans les quartiers sensibles où des fusillades surviennent presque chaque jour.

L'an dernier les policiers new-yorkais ont arrêté 685 724 personnes, dont 84% de noirs ou d'Hispaniques. Mais des activités illégales n'ont été constatées que dans 2% des cas, et des armes n'ont été découvertes que dans 1% des cas, selon le Centre pour les droits constitutionnels, qui a examiné les chiffres de la police.

«Les jeunes haïssent les policiers, personne ne les aime», a déclaré un jeune manifestant, Abdul Bircher, 15 ans, qui vit dans le Queens.

Son camarade Keshawn James, 16 ans, a lui raconté que «parfois la police essaie exprès de vous créer des problèmes, ils essaient de vous énerver pour pouvoir vous arrêter».

Ce dernier, qui habite dans le Bronx, avoue toutefois que les armes sont fréquentes dans les quartiers pauvres où la police patrouille fréquemment, et que la peur de violences est toujours présente dans sa tête. Selon lui, les mesures de la police ne le font pas se sentir plus en sécurité.

«Si vous vous faites agresser, le temps que la police arrive c'est trop tard», souligne-t-il.