La Corée du Sud et les États-Unis ont lancé lundi de vastes manoeuvres militaires, en grande partie simulées sur ordinateur, auxquelles participent virtuellement des dizaines de milliers d'hommes, déclenchant les foudres de la Corée du Nord.

Ces exercices, prévus pour durer jusqu'au 31 août, mettent en situation plus de 30 000 soldats américains, dont une majorité des forces stationnées de façon permanente en Corée du Sud, et 56 000 soldats sud-coréens, selon des chiffres de l'armée américaine et de l'agence Yonhap.

Ils ne comprennent aucune manoeuvre sur le terrain, les soldats concernés restant cantonnés dans leurs bases. Séoul et Washington affirment qu'il s'agit d'exercices de routine à vocation défensive tandis que Pyongyang dénonce une répétition générale avant une frappe nucléaire préventive.

Le régime communiste a justifié lundi le développement de son programme nucléaire, présenté comme une juste réponse aux menaces américaines et sud-coréennes.

«La situation présente exige (de la Corée du Nord) qu'elle renforce physiquement sa force de dissuasion et prouve qu'elle avait entièrement raison quand elle a résolu de revoir de fond en comble la question nucléaire», a réagi le ministère nord-coréen des Affaires étrangères.

Pyongyang justifie son programme nucléaire militaire par la menace américaine et la présence américaine en Corée du Sud. Les États-Unis ont retiré leurs armes nucléaires de la Corée du Sud en 1992.

La force de dissuasion est «un instrument approprié de la riposte», destiné à «éviter la guerre sur la péninsule coréenne», a ajouté le ministère nord-coréen dans un communiqué publié par les médias d'Etat.

Le général James Thurman, commandant en chef des forces américaines en Corée du Sud, a estimé dans un communiqué que ces manoeuvres étaient «essentielles pour renforcer l'état de préparation des armées de la République de Corée (nom officiel du Sud) et des États-Unis».

À la veille des manoeuvres, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a rendu visite à une unité d'artillerie qui avait bombardé une île sud-coréenne près de la frontière maritime intercoréenne.

Cette attaque, la première contre une zone peuplée de civils depuis la guerre de Corée (1950-53), avait fait quatre morts, deux militaires et deux civils, et détruit ou endommagé des maisons et d'autres bâtiments.

Kim a rendu hommage à ses hommes, les qualifiant de héros, et leur a commandé de ne jamais accepter d'agression ennemie, selon l'agence de presse nord-coréenne.

Les tensions ont été encore avivées par le tir raté d'une fusée nord-coréenne en avril, considéré par les États-Unis et leurs alliés comme une tentative de lancement de missile balistique.

Les deux Corées sont toujours théoriquement en guerre en l'absence de traité de paix signé après la fin de la guerre.