«Il y aura d'autres jours pour la politique», a déclaré Barack Obama hier matin en appelant les Américains à l'unité et au recueillement après la fusillade «insensée» du Colorado.

«S'il y a un enseignement à tirer de cette tragédie, c'est que la vie est très fragile», a déclaré le président à l'occasion d'une brève allocution à Fort Myers, en Floride, où il devait participer à un rassemblement électoral.

Son rival républicain, Mitt Romney, a tenu un discours semblable au New Hampshire, observant une trêve de facto avec le président après plusieurs jours d'une campagne de plus en plus acrimonieuse.

«Aujourd'hui est un jour de deuil, de souvenir, c'est un jour pour aller au-devant des autres et leur venir en aide», a-t-il dit.

Mais le maire de New York, Michael Bloomberg, favorable à un plus grand contrôle des armes à feu, a refusé de s'en tenir «aux généralités». Cachant mal son impatience, il a appelé le président et l'ancien gouverneur du Massachusetts à prendre position sur le problème des armes à feu.

«Il est peut-être temps que les deux hommes qui veulent être président des États-Unis se lèvent et nous disent ce qu'ils vont faire à ce sujet, car il s'agit de toute évidence d'un problème qui concerne tout le pays», a-t-il déclaré dans le cadre de son interview radiophonique hebdomadaire.

«Il y a tellement de meurtres commis chaque jour avec des armes à feu, cela doit cesser», a-t-il ajouté.

Le maire Bloomberg risque d'être déçu. La dernière fusillade à avoir provoqué un émoi national, qui avait failli coûter la vie à la représentante démocrate Gabrielle Giffords, à Tucson, n'avait entraîné aucune modification des lois américaines sur les armes à feu.

Et Barack Obama, le candidat présidentiel le plus susceptible de proposer un changement, ne risque pas plus que Mitt Romney de défier la National Rifle Association, le puissant lobby des armes à feu, en pleine campagne. Pour s'en convaincre, il suffit de prendre connaissance de la réponse prudente, voire timorée, du porte-parole de la Maison-Blanche à une question formulée hier par un journaliste sur ce sujet.

«Le président croit que nous devons prendre des mesures de bon sens qui protègent les droits des Américains au regard du deuxième amendement tout en faisant en sorte que ceux qui ne devraient pas posséder d'armes selon les lois en vigueur n'en obtiennent pas.»

Et c'est ainsi que Barack Obama s'est contenté hier de mettre l'accent sur la dimension personnelle du drame d'Aurora.

«Je suis sûr que nombre d'entre vous êtes des parents qui ont eu la même réaction que moi quand j'ai appris la nouvelle. Mes enfants vont au cinéma. Et si Malia et Sasha avaient été dans cette salle?», a-t-il dit.