Le président Barack Obama a affirmé qu'il lui restait cinq années à passer à la Maison-Blanche, omettant de mentionner qu'il devrait pour cela être réélu, lors d'un entretien consacré à l'immigration diffusé par une radio américaine en espagnol.

Interrogé au micro du populaire animateur de radio Eddie Sotelo sur son incapacité à faire adopter la réforme de l'immigration qu'il avait promise pendant sa campagne électorale de 2008, M. Obama a souligné que sa «présidence n'est pas terminée».

«J'ai encore cinq ans. On va y arriver», a-t-il affirmé lors de cet entretien enregistré mardi, dont le compte-rendu a été diffusé jeudi.

M. Obama, qui est dans la dernière année du mandat auquel il a été élu en novembre 2008, va briguer un nouveau bail de quatre ans à la Maison-Blanche en novembre prochain.

La réforme de l'immigration que M. Obama appelle de ses voeux avait échoué au Congrès lors de ses deux premières années de mandat.

Une loi qui aurait permis aux personnes arrivées illégalement sur le territoire des États-Unis dans leur enfance d'accéder sous condition à la nationalité américaine, le «DREAM act», a été bloquée par le Sénat en décembre 2010 après avoir été adoptée par la Chambre.

La victoire de M. Obama en 2008 avait été attribuée en particulier à la mobilisation des minorités en sa faveur. Les votes des Hispaniques, la communauté qui croît le plus vite aux États-Unis, s'étaient portés aux deux tiers sur son nom.

Conscient du fait que l'échec de la réforme de l'immigration pourrait leur coûter en novembre, M. Obama et les démocrates ont multiplié les appels du pied à la communauté hispanique et cherché à faire porter la responsabilité de cet échec aux républicains.

Concernant la réforme de l'immigration, «je n'aurais pas tenu ma promesse si je n'avais pas essayé. Mais en fin de compte (...) nous vivons dans une démocratie. Nous ne vivons pas dans une monarchie. Je ne suis pas le roi, je suis le président. Et je ne peux appliquer que les lois adoptées par le Congrès» en partie dominé par les républicains, a plaidé M. Obama.