La Cour suprême des États-Unis a refusé lundi de se saisir d'un recours contre la SNCF sur son rôle dans la déportation des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, interdisant de ce fait à des descendants de déportés de poursuivre la société ferroviaire aux États-Unis.

Un groupe de familles de déportés, le second en quelques mois, avait fait appel devant la plus haute juridiction du pays pour recevoir des compensations de la Société nationale des chemins de fer français.

«La Cour (suprême) n'entendra pas cette affaire», a déclaré à l'AFP Linda Silberman, l'un des conseils de la SNCF aux États-Unis, qui s'est dite «satisfaite» de cette décision.

«Nous pensions que cette question ne méritait pas d'être réexaminée par la Cour suprême», après la décision d'une cour d'appel de débouter les plaignants, a-t-elle ajouté.

En appel, «les plaignants n'ont pas démontré que cette affaire pouvait être jugée aux États-Unis», a-t-elle dit, soulignant que la compagnie ferroviaire était un «instrument du gouvernement français» et que les «événements avaient eu lieu en France».

La Cour suprême, en refusant de se saisir de leur recours, a confirmé le jugement d'appel. L'avocate s'est toutefois refusée à en conclure que cette décision signifiait la fin des poursuites contre la SNCF aux États-Unis sur cette question.

Sollicité par l'AFP, l'avocat des plaignants n'a pas pu être joint.

Des élus du Congrès américain ont déposé en mars un projet de loi pour autoriser des poursuites contre la SNCF pour son rôle dans le transport de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale vers les camps de la mort.

Quelque 76 000 juifs français ont été déportés vers les camps de concentration, mais la compagnie a noté que quelque 2000 cheminots ont été exécutés par l'occupant nazi.

En novembre 2010, Guillaume Pépy, directeur général exécutif de la SNCF, avait exprimé des regrets devant des élus et des membres de la communauté juive de Floride, où la compagnie française espérait remporter un contrat de 2,6 milliards de dollars pour relier les villes d'Orlando et Tampa, finalement annulé en raison de problèmes budgétaires.

La SNCF espère obtenir des contrats sur la côte Est et en Californie.