Al-Qaïda est derrière la nouvelle menace d'attentat «spécifique, crédible, mais non confirmée» contre les États-Unis, a déclaré vendredi la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton.

Lors d'un discours prononcé à New York, Mme Clinton a fait référence à la «menace spécifique, crédible, mais non confirmée que fait encore peser Al-Qaïda sur les Américains et plus particulièrement sur New York et Washington». Les autorités américaines n'avaient pas jusqu'à présent lié aussi explicitement cette menace, révélée jeudi soir, à Al-Qaïda.

Le vice-président Joe Biden avait auparavant déclaré qu'il n'y avait pas «d'indice flagrant» d'une menace à New York ou Washington, mais confirmé que les autorités enquêtaient sur un éventuel attentat à la voiture piégée.

«Nous n'avons pas d'indice flagrant, mais nous parlons bien de l'utilisation d'une voiture piégée», avait déclaré M. Biden sur la chaîne de télévision ABC.

Informé de cette menace, qui survient deux jours à peine avant la commémoration du 10e anniversaire des attentats qui avaient fait près de 3.000 victimes, le président Barack Obama a  exhorté à nouveau vendredi les responsables de la lutte contre le terrorisme à «redoubler d'efforts».

Son programme, qui prévoit dimanche la visite de New York, du Pentagone et de Shanksville (Pennsylvanie, Est), où s'était écrasé un quatrième avion, n'a pas été modifié, selon son porte-parole Jay Carney.

La chef de la diplomatie américaine a assuré, dans son discours prononcé devant le John Jay College of Criminal Justice à New York, que la menace actuelle rappelait la nécessité d'améliorer constamment la stratégie contre le terrorisme.

Appelant les États-Unis à être une «puissance intelligente», Mme Clinton a indiqué que la guerre contre le terrorisme se jouait sur de lointains champs de bataille, mais aussi au niveau de la politique intérieure et de l'économie.

Les Américains doivent faire face à leurs «propres défis», a dit Mme Clinton. Cependant, «il n'y a pas de doute» quant au fait que les États-Unis ont la capacité de faire croître leur économie, résoudre leurs problèmes et renouveler leur influence mondiale, a-t-elle estimé.

«Ceci repose sur les épaules du peuple américain lui-même», a-t-elle jugé. «Si nous pouvons être ce pays (une puissance intelligente), alors tous ces raids nocturnes audacieux, ces inculpations fructueuses et cette diplomatie tenace (...) nous garantiront la sécurité».

Enfin, elle a souligné que les sanctions financières imposées aux membres de réseaux extrémistes «constituaient une avancée majeure», ajoutant qu'il était nécessaire également de forger des liens étroits avec les gouvernements du monde arabe, y compris pour l'entraînement de leurs forces de sécurité.