Pour la première fois depuis la Guerre civile, les États-Unis appellent des pirates à la barre d'un tribunal.

Le jury a entendu lundi le plaidoyer final du procès intenté contre cinq Somaliens accusés d'avoir attaqué un vaisseau de la Marine américaine au large des côtes de l'Afrique, le 1er avril.

Les délibérations devraient commencer mardi.

Le jury devra se prononcer sur 14 chefs d'accusation, dont un de piraterie qui entraîne une peine d'emprisonnement à perpétuité.

Pendant l'exposé définitif, les avocats de la poursuite et de la défense ont discuté de l'implication des cinq hommes dans l'arraisonnement du USS Nicholas, une frégate militaire qui patrouillait dans les mers infestées de pirates au large de la Somalie.

Selon le procureur, Joseph E. De Padilla, les accusés ont fait «ce que les pirates font». Il a déclaré que ces hommes devraient répondre de leurs actes puisqu'ils ont commis «une attaque vicieuse à l'endroit des hommes et des femmes de la Marine américaine».

L'avocat d'un des cinq accusés, William Holmes, s'en est pris à l'un des témoins du gouvernement.

Selon M. Holmes, ce dernier aurait reconnu, dans son témoignage, que les gestes posés par les hommes ne correspondaient pas tout à fait aux style de piraterie caractéristique de cette région.

«Les faits présentés sont très différents d'une attaque de pirate classique, a-t-il fait valoir. Ils ne savaient pas comment les pirates attaquent.»

Les experts judiciaires et maritimes estiment que le dernier procès pour piraterie s'est tenu en 1861.