Cinq ans après le passage dévastateur du cyclone Katrina le président Barack Obama se rend à La Nouvelle-Orléans dimanche pour rendre hommage aux victimes de cette catastrophe qui a meurtri toute une région et chamboulé l'Amérique.

Le président américain a quitté dimanche matin Martha's vineyard, l'île huppée de la côte est des Etats-Unis où il a passé une dizaine de jours de vacances, pour se rendre à La Nouvelle-Orléans (Louisiane).

Il est attendu à la mi-journée pour prononcer un discours à l'université Xavier de Louisiane qui avait été noyé sous les eaux pendant deux semaines il y a cinq ans. Il doit y «rendre hommage aux victimes de la catastrophe et aux sacrifices consenties» par les habitants de la région, selon la Maison Blanche.

Barack Obama doit aussi souligner les progrès réalisés pour rendre la région plus sûre. L'enchevêtrement composé de 560 km digues, de parois coulissantes anti-crue et de 78 stations de pompage, qui est en train d'être construit, ne rassure pas un population inquiète à l'idée que l'histoire ne se répète.

La Nouvelle-Orléans, en partie construite sous le niveau de la mer et protégée par des digues, avait été plongée dans le chaos à la fin de l'été 2005 après avoir été frappée par le cyclone. A la suite d'une rupture de digue, des quartiers entiers avaient été inondés. Au total, 1.500 personnes avaient péri.

La situation avait été particulièrement dramatique dans le «Lower Ninth Ward», le quartier le plus pauvre de la ville, construit dans une cuvette et peuplé à 99% de Noirs.

A l'époque, le président George W. Bush avait décidé de survoler la Louisiane sans se poser. Une photo le montrant en train de contempler la zone dévastée à travers le hublot d'Air Force One était devenue le symbole d'une administration déconnectée de la réalité.

Les images du stade géant de la ville, le superdôme, servant de refuge précaire à des familles entières ayant tout perdu, étaient quant à elles devenues le symbole de la fragilité d'une super-puissance apparue soudainement malade de ses inégalités.

M. Obama a lui-même un jour qualifié l'attitude de l'administration Bush à l'époque comme le signe d'une «incompétence exorbitante». Mais une autre catastrophe qui a touché cette région cette année, la marée noire, lui a montré la difficulté d'apporter une réponse adaptée à une crise sans précédent.

«Ce n'était pas une catastrophe naturelle mais une catastrophe provoquée par l'homme», a déclaré dimanche sur NBC la sénatrice de Louisiane Mary Landrieu en visant à la fois les infrastructures qui n'ont pas permis d'éviter la catastrophe et la réaction trop molle de l'administration.

Les images qui sont rediffusées sur toutes les chaînes aux Etats-Unis depuis quelques jours rappellent en effet l'horreur qui a déferlé sur le sud du pays.

Ces vagues qui balaient les maisons de bois par pâtés entiers, emportant leurs occupants. Ces hommes qui périssent dans des circonstances effroyables, coincés dans leurs greniers par la montée des eaux. Ces immeubles de plusieurs étages déplacés de plusieurs centaines de mètres dans la cité réputée pour son jazz et sa nonchalance.

«L'atmosphère, les odeurs, les bruits qui imprègnent cette région sont exaltants», a néanmoins jugé sur NBC dimanche l'acteur Brad Pitt qui s'est engagé dans la reconstruction de La Nouvelle-Orléans via sa fondation Make It Right.