Les élus démocrates du Sénat américain sont d'accord sur l'objectif fixé par le président Barack Obama d'adopter rapidement une loi sur l'énergie, mais ils diffèrent sur les moyens d'y parvenir, ont-ils indiqué jeudi après une réunion de leur groupe sur ce thème.

Cette réunion se tenait deux jours après le discours de M. Obama qui a souligné l'urgence du passage aux «énergies propres».

«Personne ne dit non. Tout le monde dit oui. La question est: comment on procède», a dit le chef de la majorité démocrate du Sénat Harry Reid à la presse après la réunion.

Les démocrates ont évoqué la nécessité et l'urgence d'un tel projet de loi, en particulier après la marée noire.

«Chaque président depuis Richard Nixon a parlé aux Américains de l'indépendance énergétique, mais nous n'avons pas réduit notre dépendance envers le pétrole étranger d'1%. Pas 1%», a déclaré le sénateur John Kerry.

L'objectif de la majorité est de tenter d'avoir un projet de loi à examiner d'ici au mois de juillet. Mais M. Reid ne s'est pas engagé sur une date: «je suis déterminé à faire de mon mieux pour avoir ce projet (au mois de juillet)», a dit M. Reid, citant l'opposition républicaine qui fait barrage.

M. Kerry et son collègue indépendant Joe Lieberman ont présenté début mai un vaste projet de loi sur l'énergie et les changements climatiques qui contient un système de marché de droits d'émissions de gaz à effet de serre.

Mais cette disposition très critiquée par l'opposition est controversée.

Le président de la commission de l'Energie et des ressources naturelles, Jeff Bingaman, a mis en avant de son côté une proposition de loi focalisée sur l'énergie seule, sans mesures sur les émissions de gaz à effet de serre.

M. Reid a indiqué que le fait de fixer «un prix» aux émissions de carbone a fait partie des discussions jeudi entre les démocrates, mais ne s'est pas engagé pour ou contre cette mesure.

La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi ne s'est pas non plus prononcée jeudi sur un éventuel système de droits d'emissions. «Ce que nous voulons, c'est avoir des résultats», a-t-elle dit. «Ce que doit faire le projet de loi c'est réduire notre dépendance envers le pétrole étranger, c'est une question de sécurité nationale», a indiqué la chef démocrate.

A la Chambre, un projet de loi contenant un système de droits d'émission a été adopté en décembre.