L'ancien président américain Bill Clinton s'est rendu au Capitole mardi pour y rencontrer les sénateurs du groupe démocrate et a prédit devant la presse que la réforme de l'assurance maladie serait adoptée par le Congrès.

«Je veux juste que ce soit adopté. Et je pense que ce le sera», a-t-il jugé.

«Cela prend du temps de faire ces choses là et je serai heureux» si la loi est adoptée par le Congrès puis envoyée au président Obama pour promulgation, a dit l'ancien président démocrate dont le projet de réforme de l'assurance maladie, orchestré par son épouse Hillary Clinton, avait échoué dans les années 1990.

«Peut-être qu'Hillary serait la personne la plus heureuse d'Amérique, je serai le deuxième plus heureux, encore plus que le président Obama, encore plus que Rahm» Emanuel, le secrétaire général de la Maison-Blanche, a ajouté M. Clinton.

La Chambre des représentants américaine a entamé lundi les premières manoeuvres procédurales, avec un vote par 21 voix contre 16 pour ouvrir la voie à une adoption en fin de semaine du projet de loi adopté au Sénat le 24 décembre.

La Chambre doit aussi se prononcer sur un ensemble de «corrections» pour rendre le texte plus conforme aux exigences des représentants.

Ce feu vert de la chambre basse permettrait au président Barack Obama de promulguer le projet de loi de réforme de l'assurance maladie avant son départ pour une tournée en Asie dimanche.

Il restera ensuite au Sénat à approuver les «corrections» voulues par la Chambre, via une procédure dite de «réconciliation» pour s'affranchir de l'obstruction des républicains.

La réforme de l'assurance maladie vise à procurer une couverture à au moins 31 millions d'Américains qui en sont dépourvus.

La visite de M. Clinton intervient en pleine controverse sur la façon dont la Chambre pourrait adopter le projet de loi du Sénat, c'est-à-dire sans voter formellement sur le texte.

Les élus pourraient voter sur la règle qui permettra l'examen à la chambre de l'ensemble de «corrections». Dans cette règle une disposition stipulerait que le projet de loi du Sénat est «considéré comme adopté» à la chambre basse.

Aucune décision n'a encore été formellement prise à ce sujet au sein de la majorité.

Mais les républicains dénoncent farouchement cette procédure. «De cette façon, ils (les démocrates) vont prétendre qu'ils n'ont jamais voté pour (la réforme), même s'ils vont voter pour l'envoyer au président», a regretté mardi le chef de la minorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell.