Barack Obama s'est engagé à lever l'interdiction faite aux homosexuels de servir dans l'armée alors que défilaient dimanche à Washington des milliers de défenseurs des droits des gays qui militent aussi pour le droit au mariage.

La «Marche nationale pour l'égalité» est partie vers 12h00 pour la Maison Blanche puis le Capitole, siège du Congrès américain, derrière une banderole affirmant: «Égalité des droits dans tous les Etats-Unis».

La veille, Barack Obama a renouvelé sa promesse d'abroger la loi «Don't ask, don't tell» (Ne rien demander, ne rien dire) qui oblige les militaires gays à taire leur orientation sexuelle sous peine d'être exclus de l'armée, et leurs supérieurs à ne rien leur demander.

«Je vais mettre fin à (la loi) Don't ask, don't tell, c'est mon engagement envers vous», a déclaré le président américain dans un discours prononcé lors d'un dîner rassemblant 3 000 militants de la cause homosexuelle.

«Nous ne devrions pas punir des Américains patriotes qui se sont portés volontaires pour servir ce pays. Nous devrions louer leur volonté de montrer tant de courage et de désintéressement au nom de leurs concitoyens, spécialement quand ils combattent dans deux guerres», a-t-il expliqué.

Au début de sa présidence, Bill Clinton avait ordonné au Pentagone de faire cesser la discrimination basée sur l'orientation sexuelle lors du recrutement militaire. La mesure avait donné lieu à une vive opposition de la part de l'état-major, des républicains et d'une vaste partie de l'opinion publique américaine.

Du débat qui avait suivi était finalement sortie une loi de compromis: Don't ask, don't tell. Mais celle-ci n'a pas levé l'interdiction faite aux homosexuels de servir sous les drapeaux, elle l'a aménagé. Environ 13 000 militaires gays ont ainsi été renvoyés depuis son adoption, selon le Réseau de défense juridique des militaires (SLDN).

En plus d'abroger la loi, le président américain s'engage à ce que les homosexuels puissent servir dans l'armée au même titre que les hétérosexuels, une promesse qu'il avait faite pendant sa campagne.

«N'ayez aucun doute sur la direction que nous prenons et sur le but que nous voulons atteindre», a-t-il insisté. Il n'a cependant donné aucun calendrier.

Le président de la Campagne pour les droits de l'homme (HRC), principale association américaine de défense des droits des homosexuels, qui organisait la manifestation et le dîner, Joe Solmonese, a insisté samedi sur «la grande impatience» des militants tout en reconnaissant que les homosexuels n'avaient «jamais eu un allié aussi solide à la Maison Blanche».

Dimanche, le sénateur démocrate Carl Levin, président de la commission du Sénat des services armés, a prévenu que la levée de l'interdiction ne pourrait se faire sans le concours de l'armée. «Les militaires ont été ceux qui ont fait cesser les discriminations contre les Noirs, ils peuvent faire cesser celle-ci», a-t-il assuré sur NBC.

«Si la loi Don't Ask, Don't Tell doit changer, ça ne devrait être pas être un choix politique mais de raison», a estimé de son côté Lindsey Graham, sénateur républicain.

Autre revendication majeure de la marche de dimanche: le mariage homosexuel, autorisé dans six Etats sur 50 et formellement interdit dans la Constitution de 29 autres aux Etats-Unis.

Samedi, M. Obama s'est aussi prononcé pour que les couples homosexuels mariés puissent bénéficier des mêmes avantages fédéraux que les couples hétérosexuels, ce qui n'est pas aujourd'hui légalement le cas.