Les Etats-Unis doutent que Téhéran puisse répondre à leur offre de dialogue à cause de la tension qui règne actuellement en Iran après le résultat controversé de la récente élection présidentielle, a déclaré jeudi la secrétaire d'Etat Hillary Clinton à la BBC.

En déplacement en Thaïlande, Mme Clinton avait déclaré mercredi: «Nous allons encore laisser la porte ouverte» à des discussions avec l'Iran, mais «l'horloge nucléaire tourne».

Interrogée jeudi par la BBC à ce sujet, elle a répondu: «Nous n'avons pas eu de réponse» de l'Iran.

«Nous avons sans aucun doute tendu la main et avons été très clairs sur le fait que c'est ce que nous souhaitons faire, même maintenant, malgré notre condamnation totale de ce qu'ils ont fait lors de l'élection et depuis», a poursuivi Hillary Clinton.

«Mais je ne pense pas qu'ils aient la capacité à prendre ce genre de décision tout de suite», a-t-elle estimé. «Les débats internes qui se déroulent en Iran leur rendent difficile, si ce n'est impossible, de mener un quelconque dialogue diplomatique.»

Mme Clinton a néanmoins prévenu que la «fenêtre d'opportunité» n'était pas ouverte pendant une durée «illimitée».

«L'horloge nucléaire tourne, et nous savons que nous devons pousser l'Iran à engager une discussion sérieuse sur ses intentions concernant la puissance nucléaire», a-t-elle ajouté.

Téhéran présente son programme nucléaire comme purement civil, mais une grande partie de la communauté internationale soupçonne l'Iran de viser la fabrication de la bombe atomique. Le président américain Barack Obama a offert de discuter avec l'Iran, contrairement à son prédécesseur George W. Bush.

La semaine dernière, Mme Clinton avait justifié la décision de M. Obama de continuer à chercher à ouvrir le dialogue avec Téhéran malgré la récente répression des manifestations populaires après la réélection contestée du président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

«Certains suggèrent que c'est un signe de naïveté, voire une façon d'aquiescer aux mesures de répression de ces pays contre leur propre peuple», avait-elle noté. «Je pense que c'est faux.»