Le président Barack Obama a défendu une nouvelle fois samedi sa réforme du système de santé américain, assurant qu'elle était fiscalement saine. Insistant sur son caractère urgent, il a exhorté le Congrès à l'adopter sans tarder, alors même que croît une certaine résistance au Capitole.

«Voilà exactement ce sur quoi porte le débat au Congrès: est-ce que nous allons continuer à parlementer, à rafistoler, à laisser le problème s'envenimer tandis que sombrent davantage de familles et d'entreprises et que de plus en plus d'Américains perdent leur couverture», a plaidé M. Obama lors de son allocution radio hebdomadaire. «Ou bien allons-nous saisir cette occasion - que nous n'aurons peut-être pas de nouveau pendant des générations - et adopter finalement cette réforme de l'assurance-maladie cette année, en 2009».Au cours de la semaine écoulée, cette réforme censée notamment freiner la hausse des dépenses de santé et étendre la couverture à 50 millions d'Américains n'en bénéficiant pas a été très contestée par la minorité républicaine au Congrès, et même par certains Démocrates conservateurs. A tel point que lors d'une rencontre lundi avec des représentants de la communauté juive, M. Obama a dit en plaisantant que la seule chose plus difficile que de faire adopter une réforme de l'assurance-maladie aux Etats-Unis était sans doute de négocier la paix au Proche-Orient.

Vendredi, il a fait une nouvelle intervention de dernière minute à la Maison Blanche pour appeler les membres du Congrès à ne pas «perdre courage». Il a suggéré des réductions de coûts supplémentaires afin de calmer les inquiétudes autour de la facture totale de cette réforme.

Les Républicains, eux, ne désarmaient pas. «Le président et certains Démocrates insistent pour que nous adoptions ce plan à la hâte», a déclaré le sénateur de l'Arizona Jon Kyl. «Pourquoi? Parce que plus les Américains en sauront, plus ils s'y opposeront. Une réforme de cette ampleur doit être faite correctement, plutôt que hâtivement».

Alors qu'une date-butoir avait été fixée à début août avant les vacances parlementaires, la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi, a ouvert la porte à une éventuelle prolongation des débats.