Le président Barack Obama a dit mardi s'attendre à ce que les chiffres du chômage aux Etats-Unis augmentent encore pendant plusieurs mois, et a présenté une initiative dans le domaine de l'enseignement pour créer davantage d'emplois qualifiés.

M. Obama a relevé une «certaine stabilisation sur les marchés financiers», à l'occasion d'entretiens à la Maison Blanche avec le Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende.

Mais il a aussi noté qu'historiquement, après une reprise de la croissance, «l'embauche traîne pendant encore un certain temps».

«Cette récession a été la plus sévère que nous ayons vue depuis la Grande dépression, on ne sait donc pas encore clairement comment les chiffres de l'emploi vont réagir», a-t-il dit, faisant référence à la grande crise des années 30.

«Je m'attends à ce que le chômage continue à augmenter pendant encore plusieurs mois», a estimé le président américain.

Le taux de chômage a encore augmenté en juin de 0,1 point, à 9,5%, son plus haut niveau depuis août 1983. Selon les chiffres du département du Travail, l'économie américaine a perdu 467 000 emplois nets en juin, soit 45% de plus que le mois précédent, un rappel de la fragilité de la première économie mondiale.

M. Obama a lui-même dit en juin penser que le chômage atteindrait 10% cette année aux Etats-Unis.

Il s'est gardé, mardi à la Maison Blanche, de se prononcer sur l'évolution dans des Etats comme le Michigan, où le chômage dépasse déjà 14% et où il s'est précisément rendu plus tard pour dévoiler une initiative censée augmenter le nombre des diplômés de l'enseignement supérieur et promouvoir une économie moins vulnérable.

Cette initiative alloue 12 milliards de dollars sur 10 ans pour augmenter de 5 millions d'ici à 2020 le nombre de diplômés des Community Colleges. Ces établissements publics supérieurs forment aux métiers de technicien ou d'infirmière, par exemple. Ils constituent souvent un recours pour ceux qui ne peuvent se payer des universités plus chères.

Depuis le Michigan, M. Obama a rappelé que la crise avait durement frappé l'Etat, bastion de l'automobile. Les deux constructeurs General Motors et Chrysler ont déposé leur bilan et n'ont dû leur survie qu'à l'aide de l'Etat, a-t-il souligné.

«La cruelle vérité, c'est que certains des emplois qui ont été perdus dans l'industrie automobile et ailleurs ne reviendront pas. Ils ont succombé au changement économique», a-t-il dit.

Son plan pour les Community Colleges relève du projet énoncé au début de sa présidence, de faire en sorte que l'Amérique ait à nouveau d'ici à 2020 la plus forte proportion au monde de diplômés des universités.

L'Etat fédéral offrira des subventions aux Community Colleges qui auront les stratégies les mieux orientées vers le monde du travail et les plus innovantes.

Selon la Maison Blanche, avec six millions d'étudiants, les Community Colleges représentent la plus grosse part de l'enseignement supérieur américain.