Les soldats américains sont de plus en plus portés sur l'alcool et les beuveries, un phénomène attribué par les experts à la fréquence accrue des missions en Afghanistan et en Irak après des années de guerre, selon des statistiques de l'armée communiquées vendredi à l'AFP.

Selon ces chiffres de 2009, plus de 11 soldats sur 1000 ont fait l'objet d'un diagnostic d'alcoolisme, soit deux fois plus qu'en 2003, année du début de la guerre en Irak.

Le chef d'état-major interarmées, l'amiral Michael Mullen, a déclaré au journal USA Today que les années de conflit étaient au moins en partie responsables de cette évolution.

L'abus d'alcool est devenu un énorme problème pour les forces d'intervention, même dans des pays musulmans où l'alcool est en principe interdit, ont déclaré le mois dernier des experts réunis à New York.

Selon ces spécialistes réunis par l'organisme anti-alcoolique National Center for Addiction and Substance Abuse, la tendance est favorisée par les longues missions sur les théâtres d'opération et donc l'absence prolongée de la famille.

Selon une étude de l'Université du Minnesota, 43% des soldats en service actif s'étaient soûlés dans le mois précédant l'étude, soit une moyenne de 30 fois par an.

L'étude définit la soûlerie comme l'absorption d'au moins quatre boissons alcoolisées pour une femme et cinq pour un homme.

Un militaire sur cinq se soûle «en moyenne plus de deux fois par semaine» selon l'étude, qui dénonce «un risque accru de problèmes médicaux et sociaux» et pour l'aptitude des troupes au combat.

Les jeunes gens d'origine hispanique incorporés dans l'armée de Terre et les Marines sont particulièrement à risque, selon cette étude.

Les problèmes de drogue touchent aussi les anciens combattants, selon New Directions, un organisme qui vient en aide aux anciennes recrues de l'armée américaine. Pas moins de 1,8 million d'entre eux souffrent chaque année d'une addiction quelconque, affirme cette association.

Mais les temps ont changé depuis la guerre du Vietnam, lorsque les anciens combattants revenaient souvent dépendants à l'héroïne.

Aujourd'hui, les soldats tendent plutôt à abuser des médicaments qui leur sont souvent prescrits par l'armée, comme des excitants qui permettent de rester éveillé en période de combat ou bien des opiacés qui calment la douleur ou éliminent le stress.