Le pilote américain de l'US Airways, qui a effectué un amerrissage d'urgence sur l'Hudson mi-janvier, raconte que son unique préoccupation, après une collision avec les oiseaux, était de poser coûte que coûte l'appareil et qu'il s'en remettait aux passagers pour les prières.

«Je savais que j'avais ce problème à régler. Je savais qu'il fallait que je sorte de cette boîte dans laquelle je me trouvais moi-même». J'avais un travail à faire», a déclaré Chesley Sullenberger dans une interview à la chaîne de télévision CBS, diffusée dimanche.

Devenu un héros aux Etats-Unis, le pilote avait réussi le 15 janvier à poser avec un sang froid remarquable son Airbus A320 sur le fleuve, à deux pas des gratte-ciel de Manhattan, permettant ainsi de sauver les 155 occupants de l'appareil et d'épargner d'éventuelles victimes au sol.

«Je pense que de toute ma vie (de pilote) jusqu'à ce moment s'était préparée à gérer ce moment précis», a-t-il dit.

A la question de savoir s'il avait prié, Chesley Sullenberger a répondu: je pense que quelqu'un derrière dans l'avion pouvait se charger de cela, alors que moi j'avais à faire voler l'appareil».

«Je ne me suis jamais senti aussi mal de ma vie» qu'après la collision avec les oiseaux et la perte de puissance des deux moteurs, a-t-il poursuivi, ajoutant, «J'ai tout de suite su que c'était très grave».

Sullenberger s'est rendu comte immédiatement que l'appareil était entré en collision avec des oiseaux -probablement des oies - qui ont couvert entièrement le pare-brise. «On pouvait entendre des bruits fracassants. C'était comme le pire orage que j'ai entendu au Texas».

«J'ai senti l'odeur d'oiseaux brûlés et compris qu'ils avaient été avalés par les réacteurs. L'odeur s'est propagée des réacteurs au système d'air conditionné», a-t-il poursuivi.

Il reconnaît ne pas s'être demandé immédiatement comment il allait réussir à se sortir d'une situation aussi dramatique. «Non, ma réaction première a été l'incrédulité», a-t-il relevé.

Selon l'enregistrement des communications rendu public jeudi par les autorités américaines, il s'était assez vite rendu compte qu'il ne pouvait retourner à l'aéroport new-yorkais de LaGuardia, d'où il avait décollé, ni à celui de Teterboro et avait décidé qu'il n'y avait pas d'autre option que celle de se poser sur le fleuve.

Le pilote avait alors réussi un amerrissage d'urgence parfaitement rectiligne, une manoeuvre très délicate qui a évité à l'appareil de se briser en deux.

Plusieurs ferries s'étaient portés au secours des passagers et de l'équipage réfugiés sur les ailes de l'appareil qui flottait encore.

Modeste, M. Sullenberger affirme que les nombreux remerciements reçus après le sauvetage «n'avaient pas lieu d'être».

Le pilote, fêté en héros, avait été invité d'honneur à l'investiture du président Barack Obama le 20 janvier.