Cinq parents de victimes du 11 septembre à New York ont lancé un vibrant appel lundi à Guantanamo pour que le camp de détention reste ouvert et que les tribunaux d'exception puissent juger les cinq hommes accusés d'avoir organisé les attentats.

«Guantanamo a été décrit comme une honte pour la Nation. Un massacre aux Etats-Unis est une honte. Monsieur Obama, ça va être votre tâche de prendre soin de nous», a déclaré Donald Arias, la voix tremblante de colère, lors d'une conférence de presse.

«Je demande que ce centre de détention reste ouvert et que les procédures judiciaires continuent», a ajouté Joe Holland, dont le fils est mort au World Trade Center, «ici, maintenant, ils ont un procès équitable».

«Nous avons attendu huit ans, nous n'avons rien eu», a renchéri Jim Riches, qui a également perdu son fils le 11-Septembre.

Au soir d'une journée d'audience au cours de laquelle les cinq accusés du 11 septembre ont comparu une nouvelle fois, les cinq représentants des familles de victimes tirés au sort par le Pentagone pour assister aux procédures sur la base navale de Guantanamo, ont plaidé devant les journalistes pour la peine de mort.

«Je pense que la majorité des familles de victimes sont pour la peine de mort», a assuré M. Arias, estimant en outre: «ce n'est pas une question qu'on peut porter devant une cour fédérale».

Interrogés sur la possibilité d'une manipulation politique de l'accusation à la veille de l'investiture d'un président qui a promis qu'une de ses premières actions serait de fermer la prison, les cinq représentants des familles se sont énervés.

«La procédure est encore en cours», a expliqué Jim Riches, à propos des tribunaux d'exception très controversés que M. Obama devraient suspendre parallèlement.

«Cet homme n'est pas content parce qu'il ne peut pas communiquer avec sa famille! Mais je ne peux plus communiquer avec mon fils !», a théâtralement hurlé Joe Holland, en s'étranglant d'émotion, à propos d'une requête exprimée lundi par l'avocat de Khaled Sheikh Mohammed, cerveau auto-proclamé du 11 septembre.