Les leaders démocrates du Sénat américain ont ouvert la voie à une résolution de l'imbroglio lié à la succession du président élu Barack Obama, après la nomination controversée de Roland Burris à la chambre haute par le gouverneur de l'Illinois accusé de corruption.

Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, qui avait refusé la veille d'autoriser M. Burris à prêter serment, a paru assouplir sa position après des discussions au Capitole avec cet ancien ministre de la Justice de l'Illinois, un Noir de 71 ans.

«Le Sénat dans son ensemble va devoir agir à ce sujet», a déclaré M. Reid, suggérant que la chambre haute se prononce par un vote sur la question, après la prestation de serment jeudi de M. Burris devant le parlement de l'Illinois, qui a lancé une procédure de destitution contre le gouverneur Blagojevich.

«J'espère que cela va être rapide», a-t-il ajouté.

«C'était une rencontre positive et cela nous fait aller de l'avant», a indiqué de son côté le sénateur Richard Durbin qui participait également aux discussions.

Mardi, jour de la rentrée parlementaire, M. Burris était arrivé au Capitole entouré d'une nuée de journalistes, et en était ressorti une demi-heure plus tard sans avoir pu être assermenté avec les autres sénateurs du 111e Congrès.

Sa lettre de nomination avait été jugée invalide car elle n'était pas signée par le secrétaire d'Etat de l'Illinois.

M. Reid a indiqué que ce dernier, Jesse White, devait d'abord signer la lettre de nomination de M. Burris qui porte déjà la signature du gouverneur Rod Blagojevich.

La Cour suprême de l'Illinois devrait se prononcer incessamment sur la requête de M. Burris demandant que le secrétaire d'Etat signe cette lettre.

M. Burris a déclaré mercredi après la rencontre qu'il soumettrait à nouveau sa lettre de nomination au Sénat américain, une fois qu'il aurait obtenu cette signature.

«Je suis très satisfait cet après-midi, je suis content, mon intérêt à travers cette expérience est uniquement d'être prêt (...) à représenter mon merveilleux Etat», a-t-il dit. «Dans très peu de temps j'aurai l'occasion de le faire en tant que nouveau sénateur du cinquième plus grand Etat de ce formidable pays qui est le nôtre», a-t-il ajouté.

M. Obama a démissionné du Sénat après son élection à la présidence des Etats-Unis le 4 novembre. En cas de vacance, c'est au gouverneur de l'Etat concerné de nommer un sénateur jusqu'à la prochaine élection sénatoriale, prévue dans deux ans.

Malgré les appels à la démission, M. Blagojevich accusé d'avoir tenté de monnayer le siège de M. Obama au Sénat, a désigné Roland Burris.

S'il est autorisé à siéger, ce dernier sera comme M. Obama l'était, le seul Noir sur les bancs du Sénat.