Présentée comme une plaisanterie, une chanson distribuée par un responsable du parti républicain américain et intitulée «Barack the Magic Negro» (Barack, le nègre magique), met dans l'embarras un parti qui peine à se relever de ses échecs lors des dernières élections.

Reprenant le thème de la musique d'un film pour enfants, «Puff the Magic Dragon», la chanson débute par «Barack the Magic Negro vit à Washington», et vise évidemment Barack Obama, le président élu américain.La voix du chanteur parodie le pasteur américain Al Sharpton, célèbre défenseur de la cause des Noirs et des droits civiques aux Etats-Unis.

«Avec lui les Blancs se sentent moins coupables, poursuit la chanson. Ils votent pour lui, et pas pour moi parce qu'il n'est pas du coin».

Ecoutée mardi après-midi près de 280 000 fois sur le site de partage de vidéos YouTube, la chanson a été distribuée par Chip Saltsman, candidat à la présidence du parti. Les réactions ont été immédiates: c'est «un acte raciste, haineux, même pas digne d'une mauvaise blague de potache», écrit un blogueur sur le site internet Politico. «Je me languis de voir tous ces ultra-puritains à la retraite ou battus aux élections», dit-il.

L'inquiétude était également perceptible dans le camp républicain. «L'utilisation du terme "nègre "gentil Noir " ne constituant pas une menace, ce qui le rend éligible- fait référence à un article écrit par un journaliste noir du Los Angeles Times, un quotidien de gauche, en mars 2007, intitulé «Obama the "Magic Negro "».

«C'est à gauche que sont les racistes. C'est la gauche qui regarde la peau des gens et ne les regarde pas pour ce qu'ils sont», a lancé Rush Limbaugh.

Qu'il soit raciste ou non, Chip Saltsman a en tout cas commis une lourde faute politique, selon un bloggeur du site news.aol.com/political-machine.

«Les républicains qui font attention aux relations publiques devraient réfléchir à deux fois avant de voter pour quelqu'un qui est déconnecté des moeurs de la société, incapable de mesurer ses propos et ne fait pas attention à ce que pensent les gens».