Fin des rivalités, début d'un partenariat stratégique. Le président-élu Barack Obama a prévu de nommer ce lundi Hillary Clinton au poste-clef de secrétaire d'État, selon les déclarations samedi de membres de son Parti démocrate, sous couvert d'anonymat.

La sénatrice de New York, l'ancienne rivale de Barack Obama dans la course à l'investiture démocrate, devrait être nommée à ce poste stratégique à l'occasion d'une conférence de presse à Chicago. Pour permettre à sa femme d'accéder à cette position, son mari, l'ancien président des États-Unis Bill Clinton, a accepté de communiquer le nom des donateurs de sa fondation, la Clinton Global Initiative, qui opère dans 57 pays, depuis sa création en 1997. Il a également accepté de refuser à l'avenir les contributions émanant de gouvernements étrangers, et de cesser de donner des conférences au nom de sa fondation à l'étranger.

L'ancien président avait longtemps refusé de rendre publique le nom des donateurs de sa fondation, expliquant qu'ils avaient versé de l'argent sous condition d'anonymat. Il a finalement accepté de le faire, et de se retirer de la gestion quotidienne de son organisation, pendant que sa femme sera secrétaire d'État.

Bill Clinton a aussi accepté de soumettre son programme de conférences au contrôle du département d'État et du conseil de la Maison-Blanche, et de la même manière, de soumettre toute nouvelle source de revenu à un examen éthique.

Barack Obama prône la transparence, pour son mandat qui commencera le 20 janvier. Il a pris plusieurs mesures en ce sens concernant son équipe de transition.

Le choix d'Hillary Clinton au poste de secrétaire d'État est un extraordinaire geste de bonne volonté de la part de Barack Obama, après la bataille des primaires démocrates, qui les a opposé pendant un an.

Tous deux ont été à plusieurs reprises en désaccord sur les affaires étrangères, Obama critiquant Clinton pour son vote favorable à la guerre en Irak, et Clinton estimant qu'Obama manquait d'expérience pour devenir président. La sénatrice de New York a aussi reproché à son adversaire à l'investiture démocrate d'avoir dit qu'il rencontrerait les dirigeants des États voyous, comme l'Iran et Cuba, sans conditions préalables.

Ces tensions ont commencé de s'estomper en juin dernier, lorsqu'Hillary Clinton a a mis fin a sa campagne et a soutenu Obama.

Obama a envisagé de nommer Clinton à la tête de sa diplomatie il y a plusieurs mois, selon certains conseillers du président-élu, et il l'a invitée à Chicago juste après son élection, le 4 novembre, pour parler du poste de secrétaire d'État. Tous deux se sont rencontrés en privé dans les locaux de l'équipe de transition d'Obama le 13 novembre.