James Cole, ministre adjoint de la Justice, a admis mardi que le renseignement américain avait «probablement» collecté des données provenant des communications téléphoniques des élus du Congrès, mais a refusé de dire si les appels de Barack Obama avaient été eux-mêmes espionnés.

Le responsable était interrogé lors d'une audition de la commission judiciaire de la Chambre des représentants consacrée à la controverse qui éclabousse le programme de surveillance de l'agence du renseignement NSA, depuis que l'ancien consultant Edward Snowden en a révélé l'ampleur.

Alors que le représentant républicain Darrel Issa lui demandait si les numéros de téléphone des bureaux de la Chambre avaient été soumis à une collecte de données (numéros appelés, longueur et date des appels), M. Cole a répondu: «Sans donner de précisions, oui, probablement, nous le faisons».

M. Issa lui a ensuite demandé si les appels du président Obama étaient surveillés, ce à quoi le responsable a refusé de répondre, mais a promis de le faire ultérieurement. M. Issa a insisté sur l'intérêt de la question, particulièrement lorsque M. Obama appelle la chancelière allemande Angela Merkel. Celle-ci avait critiqué les programmes de surveillance américains après avoir appris que son propre téléphone portable était mis sur écoute.

Barack Obama a promis, le 17 janvier, une réforme du programme de surveillance, annonçant des changements sur le stockage des milliards de métadonnées téléphoniques collectées.

Bob Goodlatte, qui préside la commission devant laquelle M. Cole était entendu, a prévenu que «le transfert du stockage à des entreprises privées pourrait soulever davantage d'inquiétudes sur la protection de la vie privée qu'il en résoudrait».

Le représentant James Sensenbrenner, un des auteurs de la loi antiterroriste votée après les attentats du 11-Septembre, s'est dit choqué que la section 215 de la Loi sur la surveillance et le renseignement (FISA) ait été utilisée pour justifier cette vaste opération de collecte des métadonnées.

La section 215 «expire» en juin 2015, mais l'élu a d'ores et déjà promis qu'«à moins de la modifier», le gouvernement ne disposerait pas des suffrages suffisants au Congrès pour la revoter, ce qui bloquerait toute collecte de renseignement.