Face au risque au risque de contamination nucléaire, plusieurs ambassades et entreprises européennes ont recommandé à leurs employés de quitter la région de Tokyo, tandis que les Américains restent et se contentent de suivre les recommandations des autorités locales.

Les réactions recueillies par l'AFP face à la crise traversée par le Japon depuis le séisme et le tsunami de vendredi sont très contrastées.

Dimanche, la France a conseillé à ses ressortissants habitant la région de Tokyo de «s'éloigner pour quelques jours» s'ils n'ont «pas une raison particulière» d'y rester.

Les Pays-Bas viennent également de «recommander à tous les étrangers de se poser la question si leur présence est nécessaire dans la région de Tokyo et la région affectée» du nord-est, a déclaré lundi à l'AFP le chargé d'affaires de la délégation de l'Union européenne au Japon.

Selon lui, l'Allemagne, l'Autriche, le Hongrie, la Finlande et le Luxembourg ont pris des mesures similaires.

La délégation de l'UE «a donné la possibilité aux membres de son équipe de partir, ce qu'un tiers a fait, ainsi que huit conjoints sur 11 et 11 enfants sur 12», a détaillé Stefan Huber, le chargé d'affaires.

Selon ce diplomate, un courriel envoyé dimanche par l'ambassade de France à ses ressortissants a accéléré le mouvement de départs.

«C'était une décision difficile à prendre», raconte Marissa, une femme ayant la double nationalité italienne et australienne qui vit à Tokyo depuis dix ans, mais a gagné Hong Kong dimanche avec son mari et son fils de 3 ans. «Nous avons pensé qu'il valait mieux partir maintenant», notamment parce que «sur la question nucléaire, la situation ne paraît pas vraiment sous contrôle».

L'ambassade d'Allemagne, selon M. Huber «a donné dimanche la possibilité aux familles de tous les diplomates de partir, ce qu'elles ont toutes fait».

«De nombreuses entreprises allemandes comme Bosch, Daimler, BMW et des bureaux d'avocats ont aussi évacué les familles. C'est un véritable exode», a ajouté le diplomate.

Chez Audi-Japon, une secrétaire a déclaré que «cette semaine, les bureaux sont fermés à cause du tremblement de terre. Rappelez la semaine prochaine».

En revanche, «les Britanniques sont très calmes; pour eux il n'y a pas de danger», a rapporté M. Huber.

Les Américains non plus ne tirent pas la sonnette d'alarme. Leur ambassadeur au Japon, John Roos, s'est contenté, lors d'une conférence de presse lundi à Tokyo, de demander à ses concitoyens de suivre «les instructions de la défense civile japonaise».

Les entreprises veulent pour la plupart continuer leur activité, même si dans certains cas elles tournent au ralenti.

«On a proposé aux familles d'aller se mettre à l'abri, mais on a demandé à ceux qui travaillent de rester par respect vis-à-vis de l'équipe japonaise qui travaille», a déclaré à l'AFP Martin Jordy, président d'Alcatel Lucent pour le Japon, précisant que la mesure concernait une dizaine de familles.

Chez Total à l'inverse, même le personnel japonais est invité à quitter la la région de Tokyo et à gagner Fukuoka (sud-ouest), où l'entreprise a loué des chambres d'hôtel.

«On a mis en place une cellule de crise qui a donné l'ordre aux expatriés et à leur familles de quitter la région de Tokyo. Nous avons recommandé la même chose aux Japonais, mais pour certains, ce n'est pas facile psychologiquement» de quitter leur domicile, a rapporté le vice-président de Total Gas and Power pour l'Asie de l'Est, Yves Cerf-Mayer.