L'interviewer vedette de CNN Piers Morgan était un rédacteur en chef de tabloïds très impliqué, qui avait dû être au courant des pratiques d'écoutes téléphoniques, a soutenu mercredi un ancien employé.

Le journaliste économique James Hipwell a affirmé que l'enregistrement de messages téléphoniques était une activité quotidienne au journal britannique Daily Mirror, où il a travaillé à la fin des années 1990 en tant que chroniqueur offrant des conseils pour les activités en bourse.

M. Hipwell a dit mercredi devant la commission d'enquête britannique sur l'éthique dans les médias qu'il n'a pas de preuves concrètes que Piers Morgan, alors rédacteur en chef du Daily Mirror, était impliqué dans les écoutes téléphoniques, mais a ajouté qu'il était impossible de penser que le dirigeant avait été tenu dans l'ignorance.

Au lendemain du témoignage tendu de Piers Morgan, M. Hipwell a fait valoir mercredi que rien ne se déroulait au journal sans que M. Morgan ne soit au courant.

M. Morgan a nié avoir eu une implication directe dans ces écoutes, bien qu'il ait refusé de répondre aux questions sur sa reconnaissance d'avoir déjà écouté un message téléphonique laissé par Paul McCartney à son épouse d'alors, Heather Mills.

La description par l'animateur de CNN de ce message dans un article en 2006 pour le Daily Mail a mené certains à se demander s'il n'avait pas été obtenu par un système d'écoutes téléphoniques.

Heather Mills avait déjà jugé impossible que M. Morgan ait pu obtenir ce message de façon correcte.

Mercredi, elle en a rajouté, soutenant «n'avoir jamais fait jouer un quelconque enregistrement à M. Morgan, encore moins un message téléphonique de son ex-mari».

Heather Mills a dit qu'elle serait intéressée à comparaître devant la commission d'enquête pour répondre aux questions sur cet enjeu.

Avant d'amorcer sa carrière à la télévision, M. Morgan a dirigé deux tabloïds en Grande-Bretagne - le News of the World de Rupert Murdoch entre 1994 et 1995, au coeur des allégations d'écoutes téléphoniques au Royaume-Uni, et le rival Daily Mirror durant environ dix ans.