Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a quitté les États-Unis mardi, à l'issue d'une visite centrée sur le programme nucléaire iranien, assurant avoir le sentiment d'avoir de «vrais amis à Washington».

M. Nétanyahou, qui a rencontré de nombreux responsables américains, a déclaré peu avant son départ: «Nous avons eu une très bonne visite à Washington, d'abord lors de notre discussion avec le président dans le Bureau ovale (lundi, ndlr) et maintenant avec cette remarquable démonstration de solidarité du Congrès des États-Unis». Et d'ajouter: «Je rentre en Israël avec le sentiment que nous avons de vrais amis à Washington».

Mardi matin, le Premier ministre israélien a rencontré pendant une heure la secrétaire d'État Hillary Clinton, au lendemain d'un discours musclé devant l'American Israel Public Affairs Commitee (AIPAC), principal lobby pro-Israël aux États-Unis.

«Malheureusement, le programme nucléaire iranien a continué à se développer. Israël a attendu que la diplomatie fonctionne, nous avons attendu que les sanctions fonctionnent. Aucun d'entre nous ne peut se permettre d'attendre beaucoup plus longtemps», a-t-il déclaré à cette occasion devant 13 000 personnes.

«En tant que Premier ministre d'Israël, je ne laisserai jamais mon peuple vivre sous la menace d'un anéantissement», a-t-il martelé.

L'Etat hébreu a multiplié ces dernières semaines les menaces d'intervention militaire afin d'empêcher Téhéran d'effectuer des progrès irréversibles vers l'arme atomique.

Le président Barack Obama, qui s'est entretenu lundi avec Benyamin Nétanyahou, n'exclut pas le recours à la force en dernier ressort mais privilégie la voie diplomatique et les sanctions pour dissuader l'Iran d'atteindre le seuil nucléaire. Téhéran proteste du caractère pacifique de son programme.

Lors de son discours devant l'AIPAC, M. Nétanyahou a toutefois cherché à minimiser ses divergences avec le président américain.

«(M. Obama) a dit clairement que toutes les options étaient sur la table et que la politique américaine n'est pas l'endiguement». «Israël a exactement la même politique. Nous sommes déterminés à empêcher l'Iran de développer l'arme nucléaire, nous laissons toutes les options sur la table et l'endiguement n'est définitivement pas une option».

Un responsable de l'administration américaine a indiqué que la Maison-Blanche avait l'impression que le Premier ministre israélien avait bien compris la détermination des États-Unis, tandis qu'un responsable israélien a jugé que les préoccupations israéliennes étaient désormais comprises par l'allié américain.

Lors d'une intervention devant l'Aipac mardi, le chef du Pentagone Leon Panetta a réaffirmé l'engagement américain à fournir «tout le soutien nécessaire à Israël pour qu'il maintienne sa supériorité militaire», en évoquant les programmes de défense anti-missile et l'avion de chasse furtif F-35, des armements «limités seulement à nos plus proches alliés et partenaires».

Mardi, Benjamin Nétanyahou a également rencontré les principaux responsables du Congrès, dont il a salué le soutien dans son discours la veille au soir devant l'Aipac auquel ont assisté plus de la moitié des parlementaires américains.

Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, lui a assuré mardi que «le Congrès des États-Unis se tiendra toujours aux côtés d'Israël et ne permettra jamais qu'Israël se retrouve isolé».

Devant l'AIPAC, les candidats à l'investiture républicaine pour la présidentielle --qui s'affrontaient mardi lors du Super mardi-- n'avaient pas manqué de critiquer le président Obama, jugé trop tiède, et de jouer le registre de la surenchère.