L'Iran souhaite une élimination complète des armes nucléaires dans le monde, selon son ministre des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, qui s'est exprimé mardi à Genève devant la conférence de l'ONU sur le désarmement.    

«Il est urgent de commencer les négociations pour un programme d'élimination complète des armes nucléaires sur une période donnée par le biais d'une convention», a déclaré le ministre iranien.

L'Iran a dénoncé une politique de deux poids deux mesures nuisant à la crédibilité du traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Dans une allusion à Israël, Téhéran a estimé que ce traité ne devait pas permettre aux puissances nucléaires de conserver leurs armes atomiques.

L'Iran et l'Égypte sont parmi les plus fervents défenseurs d'une zone dénucléarisée au Proche-Orient, a encore indiqué le ministre iranien.

«La possession de l'arme nucléaire par le seul État non membre du TNP (Israël, NDLR), constitue l'unique obstacle à sa création», a-t-il poursuivi, dénonçant «l'hypocrisie et la discrimination de certaines grandes puissances envers la région».

M. Salehi a encore assuré que l'Iran était prêt à coopérer à propos de son programme nucléaire et a aussi fait part de son «optimisme» quant aux prochaines rencontres avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), en marge de la conférence.

Selon l'AIEA, aucune rencontre n'est au programme étant donné le refus de Téhéran d'aborder la question de ses recherches nucléaires à des fins militaires.

L'Occident soupçonne l'Iran de chercher, en enrichissant de l'uranium, à se doter de l'arme atomique. Téhéran assure pour sa part que son programme nucléaire vise uniquement à produire de l'électricité.

La conférence du désarmement de l'ONU, qui réunit 66 pays, n'a plus lancé de nouvelle négociation depuis 1996.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a averti à la fin janvier que cette conférence risquait de «faire naufrage», faute de résultats.