Le modéré Mitt Romney, talonné voire dépassé par le conservateur Newt Gingrich à la veille de la primaire-clé de Caroline du Sud, a critiqué vendredi le passé d'élus de ses adversaires dans la course à l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine.

«J'ai passé ma vie dans le secteur privé, je sais comment l'économie fonctionne», a martelé Mitt Romney sous une pluie battante, au cours d'une réunion publique organisée dans une ferme à Gilbert, près de la capitale de l'État Columbia.

«Les autres candidats républicains dans cette course sont des gens fantastiques, mais ils ont passé toute leur vie à Washington», la capitale fédérale où siègent les élus, a-t-il insisté. «Moi, j'ai dirigé des entreprises», a enchaîné M. Romney, alors que l'économie et l'emploi devraient être deux des questions centrales de la prochaine présidentielle de novembre.

S'exprimant dans un décor digne d'une série télévisée, juché sur une estrade installée devant une grange entre quelques tracteurs, M. Romney a également critiqué longuement le président Barack Obama. «Si nous évoquons (pendant la campagne présidentielle) son bilan, il va perdre», a-t-il assuré.

Longtemps en tête dans les sondages, Mitt Romney a vu ces derniers jours son avance sur son principal opposant conservateur Newt Gingrich fondre à vue d'oeil dans la très conservatrice Caroline du Sud, deux sondages publiés jeudi par le Public Policy Polling donnant même l'ex-président de la Chambre des représentants devant l'ancien gouverneur du Massachusetts.

Jeudi soir, lors du dernier débat télévisé avant la primaire de samedi, M. Romney, dont la fortune est estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, a dû s'engager à publier prochainement sa feuille d'impôts et se défendre sur son bilan à la tête du fonds d'investissement Bain Capital, accusé d'avoir causé la perte de dizaines de milliers d'emplois aux États-Unis.

Une victoire samedi de M. Gingrich chamboulerait totalement le processus des primaires tel qu'envisagé jusqu'à présent et qui doit se poursuivre État par État jusqu'à l'été.

Le vainqueur affrontera le sortant Barack Obama lors de la présidentielle du 6 novembre.