Le premier ministre irakien Haïdar al-Abadi a appelé lundi les tribus à se soulever contre le groupe État islamique (EI), signe de l'importance que Bagdad leur accorde dans le combat contre les djihadistes.

«Une révolution tribale est nécessaire pour débarrasser la société irakienne de cet ennemi», a indiqué le  bureau de M. Abadi qui s'exprimait devant Souhaib al-Rawi, le nouveau gouverneur d'Al-Anbar, une province de l'ouest du pays contrôlée en grande partie par les djihadistes de l'EI.

Il a encore jugé «important que les tribus et les fils de la province prennent part à la libération des zones tenues par les organisations terroristes».

Le groupe sunnite extrémiste EI a conquis en 2014 de nombreux pans du territoire irakien, comme dans la province d'Al-Anbar, à la frontière avec la Syrie, ou dans le nord du pays.

Le soutien des puissantes tribus sunnites est vu comme essentiel pour défaire l'EI, et des combattants tribaux -désormais entraînés par Bagdad- ont joué un rôle clé pour empêcher le groupe de conquérir totalement Al-Anbar.

Les forces de sécurité, qui ont connu une déroute totale au moment de l'offensive de l'EI en juin dernier au nord de Bagdad, regagnent depuis du terrain peu à peu avec l'aide des frappes de la coalition internationale dirigée par les États-Unis et des miliciens chiites.

M. Abadi multiplie les contacts avec les responsables de la minorité sunnite, qui s'était sentie exclue lors du mandat de son prédécesseur Nouri al-Maliki.