Le groupe État islamique a fait des «avancées importantes» en Irak, a reconnu mercredi le coordonnateur de la coalition internationale, le général américain John Allen, le Pentagone annonçant de son côté la mort de «plusieurs centaines» de djihadistes à Kobané.

Lors d'un point de presse au département d'État, le haut gradé américain à la retraite a prévenu que les frappes aériennes contre les bastions de l'EI en Irak et en Syrie ne produisaient «ni vainqueurs, ni vaincus».

De retour d'une longue tournée au Moyen-Orient, notamment en Irak, en Jordanie et en Turquie, le général Allen a affirmé que les pays-alliés au sein de la coalition étaient «tombés d'accord» pour dire que «si l'aspect militaire était important, il n'était pas suffisant» pour terrasser le groupe de djihadistes ultra-radicaux.

«L'urgence en Irak est clairement en ce moment notre principale préoccupation», a admis le général, invoquant notamment la «stabilisation du gouvernement» irakien.

«Mais évidemment l'EI a fait des avancées importantes en Irak», notamment dans la province occidentale d'Al-Anbar que les islamistes armés tentent de contrôler complètement, a concédé M. Allen.

Celui qui a été officiellement chargé par le président Barack Obama de coordonner les efforts de la coalition internationale, s'est également dit «très réticent à affubler du terme de +cible stratégique+» la ville de Kobané, que se disputent les forces kurdes et les djihadistes à la frontière entre la Syrie et la Turquie.

A propos de cette bataille de Kobané, le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby a affirmé de son côté devant des journalistes que les bombardements aériens «à et autour de Kobané» avaient «tué plusieurs centaines» de combattants du groupe EI

Mais, a-t-il souligné, «Kobané pourrait encore tomber».

Le général Allen est également revenu sur la coopération entre son pays et la Turquie, après des semaines de flottement et de tensions entre les deux alliés sur la stratégie à suivre contre le groupe État islamique.

«Ce sont de vieux amis, des partenaires au sein de l'OTAN», a dit le militaire américain, confirmant qu'une équipe des forces armées américaines était en Turquie pour discuter de «détails opérationnels», en particulier le soutien d'Ankara à la formation et à l'équipement d'opposants syriens modérés et sur la question controversée de l'utilisation de bases aériennes turques.