George Zimmerman, l'homme qui a tué le jeune Afro-Américain Trayvon Martin en février en Floride, a présenté ses excuses et répété qu'il avait agi en état de légitime défense sur la chaîne Fox News, mercredi soir, lors de sa première interview depuis l'événement.  

Actuellement en liberté surveillée, Zimmerman, invité dans une émission conservatrice, a tout d'abord redonné sa version des faits, qui avait déjà été rendue publique à travers différents témoignages de ses proches et rapports de police.

« Je ne suis pas un raciste, je ne suis pas un meurtrier », a-t-il dit en réaffirmant que Trayvon Martin lui avait tout d'abord semblé suspect à marcher seul et lentement sous la pluie.

Zimmerman, 28 ans, qui effectuait alors une ronde de surveillance dans son quartier, a appelé la police et est sorti de sa voiture pour tenter de voir à quel niveau de la rue il se trouvait, afin de donner plus de précisions aux autorités.

À ce moment, selon lui, Trayvon Martin est soudainement apparu et lui a donné un coup de poing, ce qui l'a fait tomber. Martin aurait alors continué à le frapper, lui cognant la tête contre le sol. George Zimmerman affirme que les cris d'appel à l'aide entendus dans l'enregistrement d'un appel à la police par un témoin de la scène sont les siens, et non ceux de Martin.

À cet instant, le jeune de 17 ans aurait essayé de se saisir de l'arme de Zimmerman : « J'ai alors réalisé que ce n'était pas mon pistolet, ce n'était pas son pistolet : c'était LE pistolet ».

Zimmerman a alors pris son arme et tiré sur Trayvon Martin juste avant l'arrivée de la police, mais il n'aurait découvert qu'il l'avait tué qu'environ une heure plus tard, à son arrivée au commissariat.

« J'aurais tellement aimé pouvoir faire quelque chose qui ne m'aurait pas mis dans cette position où j'ai dû lui ôter la vie », a regretté Zimmerman. « Et je veux dire à tout le monde, ma femme, ma famille, mes parents, ma grand-mère, la famille Martin, la ville de Sanford et à l'Amérique tout entière que je suis désolé pour ce qui est arrivé ».

« Je ne supporte pas l'idée qu'à cause de ce que j'ai fait, cela a polarisé et divisé l'Amérique, je suis vraiment désolé », a-t-il encore déclaré.

Zimmerman est accusé d'avoir abattu Trayvon Martin le 26 février à Sanford en Floride, alors qu'il effectuait volontairement une ronde dans son quartier, mais il a plaidé non coupable et dit avoir agi en état de légitime défense, dont la définition est large dans cet État qui autorise à tirer dès lors que l'on se sent menacé, selon la loi surnommée Stand your ground. Il est poursuivi pour meurtre et encourt la prison à vie.

L'accusé, emprisonné une première fois, avait déjà bénéficié d'un régime de liberté conditionnelle en avril, mais avait été de nouveau incarcéré début juin au motif d'avoir menti sur sa situation financière (il n'a pas déclaré des dons avoisinants les 200 000 $ qu'il a obtenus via une campagne de soutien sur le Web) pour faire baisser le montant de sa première caution.

Zimmerman a par ailleurs subi deux revers cette semaine dans cette affaire : il a tout d'abord vu les autorités refuser sa demande de changer de juge, car il trouvait celui responsable de l'affaire trop partial.

Par ailleurs, une femme entendue comme témoin - sa cousine - l'a accusé lundi de l'avoir agressée sexuellement durant 10 ans lorsqu'elle était enfant et adolescente.

L'affaire avait suscité un vif émoi aux États-Unis, où de nombreuses voix se sont élevées jugeant raciste la nature du crime et du comportement de la police, qui n'a pas jugé bon d'arrêter Zimmerman après les faits.