L'inspection générale du Pentagone a mis hors de cause le général John Allen, commandant des forces internationales en Afghanistan, soupçonné d'avoir entretenu une correspondance «déplacée» avec une femme mariée, a affirmé mardi à l'AFP un responsable américain.

La nomination de ce dernier au commandement suprême de l'OTAN avait été suspendue à la suite de l'ouverture d'une enquête sur des courriels qualifiés de «déplacés» et confinant au flirt, découverts dans le cadre d'une enquête sur la relation adultérine entretenue par l'ex-directeur de la CIA David Petraeus.

Au terme de son enquête, l'inspection générale «exonère totalement» le général Allen de toute conduite inconvenante pour un officier et donc de toute violation du règlement militaire, selon ce responsable s'exprimant sous couvert d'anonymat.

Le général quatre étoiles avait été éclaboussé par un développement de l'affaire dite Petraeus, née de la découverte de la liaison entretenue par l'ex-général et patron de la CIA avec Paula Broadwell, sa biographe de 20 ans sa cadette. Le scandale avait provoqué la démission de M. Petraeus de la CIA le 9 novembre.

Paula Broadwell faisait l'objet d'une enquête du FBI pour des courriers électroniques anonymes de menace qu'elle était accusée d'avoir envoyés à une autre femme, Jill Kelley, dont elle était jalouse et à laquelle elle aurait ordonné de s'éloigner de David Petraeus.

Jill Kelley, amie de longue date de l'ancien général, avait signalé ces courriers au FBI, qui avait alors découvert que Paula Broadwell avait entretenu une liaison avec David Petraeus. Incidemment, le FBI avait également mis au jour une correspondance entretenue entre Mme Kelley, femme mariée de 37 ans, et le général Allen.

Cette correspondance portait sur 20 000 à 30 000 pages de courriels envoyés ou reçus par le général Allen dans lesquels Jill Kelley apparaissait comme la ou l'un des destinataires.

Une petite partie d'une ampleur non précisée, mais vraisemblablement quelques centaines de courriels, est considérée comme potentiellement «déplacée», avait expliqué un haut responsable du Pentagone. Selon lui, «le volume de documents en lui-même peut être déplacé» et constituer une «conduite inconvenante pour un officier».

Le général Allen s'est défendu de toute relation extraconjugale. Dans une tribune publiée mardi dans le Washington Post, Jill Kelley et son mari Scott affirment que «l'insinuation selon laquelle Jill entretenait une liaison extramaritale est aussi ridicule que blessante pour notre famille».

Avant d'être basé en Afghanistan, John Allen était le numéro deux du Commandement américain chargé du Moyen Orient et du Sud-Ouest asiatique et dont le siège est à Tampa, en Floride. Habitant Tampa, Jill Kelley y organise des soirées mondaines avec la haute hiérarchie militaire.

L'affaire a provoqué la suspension de la nomination de John Allen à la tête du commandement suprême de l'OTAN (Saceur), l'un des postes les plus prestigieux de l'armée américaine, même si le chef du Pentagone Leon Panetta avait fait état de son «immense confiance» à l'égard du général Allen.

Il n'a pas été précisé dans l'immédiat si le président Barack Obama comptait à nouveau nommer John Allen à ce poste.