Même si les poursuites étaient abandonnées contre Dominique Strauss-Kahn à New York, l'enquête préliminaire ouverte en France après la plainte pour tentative de viol de la romancière Tristane Banon continue mais se heurte à l'absence de preuve materielle.

Parallèlement, l'accusatrice de DSK à New York, Nafissatou Diallo, peut se tourner vers la justice française, le code pénal français prévoyant que «la loi pénale est applicable à tout crime commis par un Français hors du territoire de la République».

Un avocat français, Me Thibault de Montbrial, a été choisi fin juin pour servir de relais en France aux avocats de la femme de chambre et trouver d'éventuelles autres victimes de l'ancien patron du FMI.

Depuis début juillet, DSK est visé en France par une plainte pour «tentative de viol» déposée par Tristane Banon, entraînant l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris.

Aucune décision n'a été prise sur l'issue de cette enquête toujours en cours et des auditions doivent encore avoir lieu dans les prochaines semaines, a-t-on indiqué lundi de source judiciaire à Paris.

Au terme de cette enquête qui n'est soumise à aucun délai, le parquet peut soit classer la plainte sans suite soit ouvrir une information judiciaire, confiée à un juge d'instruction.

La brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) a déjà entendu Tristane Banon qui accuse l'ex-patron du FMI d'avoir tenté de la violer à Paris en 2003, dans un appartement parisien, ce que DSK dément.

L'entourage de la romancière et celui de DSK ont aussi été entendus ainsi que plusieurs responsables socialistes que la plaignante dit avoir informés de l'agression.

S'il est libre de revenir en France immédiatement après un abandon des poursuites aux Etats-Unis, DSK pourrait à son tour être entendu dans cette enquête.

A Paris, les enquêteurs s'interrogent sur la qualification des faits allégués. S'ils devaient être requalifiés en agression sexuelle présumée, ils seraient prescrits et par conséquent l'enquête serait classée sans suite.

Passible de 15 ans de réclusion, la tentative de viol est un crime prescrit au bout de dix ans. L'agression sexuelle est en revanche un délit, prescrit trois ans après les faits.

L'ancien patron du FMI a de son côté porté plainte contre Mlle Banon pour dénonciation calomnieuse en qualifiant d'«imaginaire» la scène d'agression.

L'examen de sa plainte devra cependant attendre l'issue des poursuites principales, à savoir la plainte de Mlle Banon. Si cette enquête se solde par un classement sans suite, un non-lieu ou un acquittement pour les faits de tentative de viol, DSK pourrait voir examiner sa plainte en dénonciation calomnieuse. Mais sans assurance de gagner ensuite un procès.