Nouveau rebondissement, hier, dans l'affaire Tristane Banon contre DSK. Selon le site internet de l'hebdomadaire français L'Express, Anne Mansouret, mère de la jeune femme, a révélé aux enquêteurs qu'elle-même avait eu une relation «consentie mais clairement brutale» avec Dominique Strauss-Kahn au début des années 2000.

Pourquoi Tristane Banon a-t-elle attendu huit ans pour porter plainte contre DSK? «La réponse est peut-être à chercher du côté de sa mère, Anne Mansouret», dit l'article de L'Express. En 2003, Anne Mansouret avait dissuadé sa fille de porter plainte contre Dominique Strauss-Kahn. L'ex-femme d'affaires reconvertie dans la politique (elle est élue sous la bannière socialiste) a été entendue mercredi dernier dans le cadre de l'enquête ouverte après que sa fille eut porté plainte pour tentative de viol, au début du mois.

Au cours d'une audience de six heures, Anne Mansouret, vice-présidente du conseil général de l'Eure, a confirmé le récit de sa fille, tout en faisant une révélation qui a étonné la presse française: elle a eu une relation sexuelle avec DSK dans le bureau qu'il occupait à l'OCDE, à Paris, où il avait été nommé en 2000. «Un acte qu'elle n'a jamais voulu renouveler», selon L'Express, qui précise aussi que sa fille ignorait cette relation.

Anne Mansouret, 65 ans, a souhaité porter cette information à la connaissance des enquêteurs afin d'étayer les propos de Tristane Banon. DSK n'est pas le séducteur que décrivent volontiers ses amis et la presse hexagonale, mais plutôt un prédateur capable de se comporter, selon les propos cités par L'Express, avec «l'obscénité d'un soudard». Elle a par ailleurs confirmé la version que Tristane Banon a donnée de la chronologie des faits après l'agression dont elle aurait été victime en février 2003.

Appelée par sa fille immédiatement après l'agression, Anne Mansouret s'est tournée vers son amie Brigitte Guillemette, ex-femme de DSK et marraine de Tristane, qui à son tour a appelé DSK. Selon le site de l'hebdomadaire, celui-ci lui aurait dit: «Je ne sais pas ce qui m'a pris. J'ai couché avec la mère, j'ai pété un câble quand j'ai vu la fille.»

Après avoir demandé conseil à un magistrat et avoir discuté de la situation avec une autre élue socialiste et François Hollande, premier secrétaire du parti, Anne Mansouret a finalement déconseillé à sa fille de porter plainte. Quelques mois plus tard, elle a rencontré DSK qui, selon elle, a dit qu'il était désolé et ne pensait pas faire de mal à Tristane Banon.

Après les démêlés de DSK avec la justice américaine, la plainte portée par Tristane Banon en France suscite la controverse. Brigitte Guillemette a elle aussi rencontré les enquêteurs la semaine dernière, mais pour démentir les propos de la jeune femme. «Tous les éléments cités par Anne Mansouret qui pouvaient accréditer la véracité de la tentative de viol ont été démentis par l'intéressée», selon un enquêteur cité par l'hebdomadaire Le Point. François Hollande devra lui aussi être entendu par les policiers dans le cadre de l'enquête, selon l'AFP. Tristane Banon et Anne Mansouret ont toutes deux affirmé que François Hollande avait été informé des accusations de la jeune femme contre Dominique Strauss-Kahn.

Le candidat à l'élection socialiste a au contraire affirmé au début du mois de juillet qu'il «n'avait pas connaissance dans le détail» des faits allégués par Tristane Banon.