Chelsea Manning, l'ancienne taupe de WikiLeaks incarcérée à la prison militaire américaine de Leavenworth, au Kansas, a été punie de 21 jours de privation d'activités récréatives mais a échappé à l'isolement, a indiqué mardi son site de soutien chelseamanning.org.

La détenue, qui a comparu mardi pendant quatre heures devant une commission disciplinaire, ne pourra pas faire de gym et sera privée de sortie à la bibliothèque ou en plein air, selon la même source.

Chelsea Manning a été reconnue coupable pour les quatre charges qui pesaient contre elle, «comportement désordonné» lors d'un repas, «manque de respect» à un gardien, et détention d'objets interdits comme un tube de dentifrice périmé, et des livres et magazines, selon la même source.

Elle encourait jusqu'à l'isolement à durée indéterminée pour ces infractions.

Chelsea Manning a été condamnée à 35 années de prison pour avoir transmis plus de 700 000 documents confidentiels au site WikiLeaks, alors qu'elle était encore le soldat Bradley Manning.

Elle suit depuis cette année un traitement hormonal pour devenir une femme et est devenue un double symbole, incarnant à la fois la lutte contre les secrets des gouvernements et le combat des transgenres pour faire reconnaître leur différence.

Elle s'exprime régulièrement dans la presse via ses réseaux de soutien. Elle a également un compte Twitter, qu'elle anime via ses proches.

Selon chelseamanning.org, près de 100 000 personnes ont signé une pétition de soutien et de protestation contre la procédure disciplinaire à son encontre.

«La voix de Chelsea est d'une importance critique dans les débats sur la responsabilité de l'État et la justice pour les transgenres, et nous ne pourrons la préserver que si nous continuons à la défendre», a estimé mardi soir dans un communiqué son avocat, Chase Strangio.