L'ex-juge espagnol Baltasar Garzon s'est dit « inquiet » mercredi pour la santé « mentale et physique » du fondateur de Wikileaks, Julian Assange, réfugié à l'ambassade d'Équateur à Londres et dont il coordonne depuis quelques jours la défense.    

« Je suis inquiet pour sa situation mentale et physique, car la tension à laquelle il est soumis est très grande », a déclaré l'ex-magistrat, devenu avocat, lors d'une rencontre à Madrid avec des agences de presse internationales.

Julian Assange, un Australien de 41 ans, est accusé par la justice suédoise de viol et d'agression sexuelle. Depuis le 19 juin, il est réfugié à l'ambassade équatorienne de Londres, où il a demandé l'asile politique.

« Dans les circonstances actuelles, il n'y a pas les conditions minimums et indispensables pour qu'il ait un procès juste » en Suède, a affirmé M. Garzon, ce qui a poussé son client « à prendre une décision difficile comme celle de réclamer l'asile ».

« Selon nous, tout cela obéit à une intention plus cachée de soumettre M. Assange à un processus pénal aux États-Unis, qui avance en ce moment et qui est secret », a poursuivi Baltasar Garzon.

Le fondateur de WikiLeaks redoute d'être transféré dans un second temps aux États-Unis et d'y être condamné à la peine capitale pour espionnage après la divulgation par son site de 250 000 télégrammes diplomatiques américains.

Condamné en février à onze ans d'interdiction d'exercer par la justice espagnole, Baltasar Garzon a décidé de se consacrer notamment au travail d'avocat.

Il a expliqué mercredi que, contacté par l'entourage de Julian Assange pour coordonner sa défense, il avait rencontré le fondateur de Wikileaks le 19 juillet à l'ambassade d'Équateur à Londres, pendant six heures.