Le président Barack Obama a chargé mercredi un haut responsable de la lutte anti-terroriste, Russell Travers, d'empêcher de nouvelles fuites de documents confidentiels de l'administration américaine, à la suite de l'affaire WikiLeaks.

M. Travers, directeur adjoint des services de partage d'information au Centre national de l'antiterrorisme, «dirigera un effort exhaustif visant à préparer et à mettre en oeuvre les réformes de structure dont la nécessité a été mise en lumière par les fuites de WikiLeaks», a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué.

M. Travers devra proposer à l'équipe de sécurité nationale du président Obama «des mesures correctives et d'atténuation ainsi que des recommandations  politiques en lien avec la fuite».

Il devra aussi coordonner les discussions interministérielles visant à «empêcher le risque de répétition d'une telle fuite via des changements technologiques et/ou politiques», selon la présidence américaine.

Le site WikiLeaks a commencé à diffuser dimanche quelques 250 000 télégrammes confidentiels de la diplomatie américaine, qui sèment l'embarras dans les sphères politiques du monde entier.

Un système de partage d'information mis en place entre les différents ministères américains à la suite des attentats du 11-Septembre a été accusé d'avoir facilité ces fuites. Le Pentagone a annoncé mardi que le fonctionnement de ce système allait être revu.

WikiLeaks a également publié ces derniers mois des milliers de documents secrets de l'armée américaine sur les guerres d'Irak et d'Afghanistan.

Washington veut protéger les dissidents menacés

L'administration Obama a annoncé qu'elle prenait des mesures pour protéger ou reloger des dissidents et des militants des droits de la personne dont la vie pourrait avoir été mise à risque par la diffusion de documents diplomatiques américains confidentiels.

Le porte-parole du département d'État américain, P.J. Crowley, a indiqué mercredi que les ambassades des États-Unis avaient été avisées de prévenir les sources étrangères des informations compromettantes contenues dans les documents diplomatiques, et de leur offrir de l'aide.

M. Crowley a dit qu'il n'avait pas été mis au courant de personnes qui auraient demandé l'aide des États-Unis, mais a ajouté que Washington était «préparé à aider à protéger des personnes si nécessaire», notamment en les réinstallant dans des endroits où elles seront plus en sécurité.

Des responsables américains ont affirmé que la vie d'un nombre incalculable de personnes, en particulier parmi les militants antigouvernementaux des pays autoritaires, a été mise en danger par la diffusion de documents diplomatiques confidentiels par WikiLeaks.