Le parquet égyptien a décidé dimanche de renvoyer devant la justice le frère du chef d'Al-Qaïda et 67 autres personnes pour formation d'un «groupe terroriste» en vue d'attaquer des installations gouvernementales, les forces de sécurité et des chrétiens, selon les médias officiels.

Mohamed al-Zawahiri, un Égyptien, a été arrêté en août dernier pour «soutien» au président islamiste déchu Mohamed Morsi, qui a été destitué par l'armée en juillet et comparaît actuellement dans plusieurs procès.

Ces 68 personnes sont accusées d'avoir créé un «groupe terroriste lié à Al-Qaïda» ayant préparé des attaques contre des installations gouvernementales, les membres des services de sécurité et la communauté chrétienne, en vue de «propager le chaos et mettre en danger» la sécurité du pays, rapporte l'agence Mena, sans préciser si ces attaques avaient eu lieu.

Un avocat controversé candidat à la présidentielle égyptienne

Un avocat controversé et partisan d'un État fort a annoncé dimanche sa candidature à l'élection présidentielle égyptienne des 26 et 27 mai, à laquelle l'ancien chef de l'armée Abdel Fatah al-Sissi est donné grand favori.

Mortada Mansour, célèbre pour ses virulentes critiques contre les militants à la tête de la révolte de 2011 qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir, est depuis la semaine dernière président du club de football de Zamalek.  Il a également été juge et parlementaire.

«Les grandes lignes de mon programme sont, pour résumer, de rendre l'Égypte forte et de retrouver son prestige et son statut sur la scène internationale», a déclaré M. Mansour lors d'une conférence de presse.

Il a appelé à la fin «des manifestations, des sit-in et des grèves pendant une année, jusqu'à ce que l'Égypte soit remise sur pied». Le pays souffre d'une économie anémique et de la chute des revenus du tourisme et des investissements.

Il a également fustigé le président par intérim Adly Mansour, qui n'a selon lui pas réussi à restaurer la sécurité dans depuis la destitution par l'armée du président Mohamed Morsi, en juillet 2013.

«Vous (Mansour) êtes totalement endormi, tandis que des jeunes, des policiers et des soldats meurent chaque jour et que le pays est taché de sang», a lancé l'avocat.

Le pays est secoué quotidiennement par des violences, et les attentats visant les policiers et l'armée se sont multipliés depuis que le gouvernement intérimaire s'est lancé dans une sanglante répression de toute manifestation pro-Morsi.

Plus de 1400 partisans de M. Morsi ont été tués depuis son éviction, selon Amnesty International, et plus de 15 000 autres arrêtés. Et les nouvelles autorités font porter à sa confrérie des Frères musulmans, depuis déclarée «terroriste», la responsabilité de toutes les violences.

Mortada Mansour a également déclaré qu'il avait tenté de se présenter au scrutin organisé en 2012, remporté par M. Morsi devenu ainsi le premier président démocratiquement élu d'Égypte, mais que sa candidature avait été rejetée par la commission électorale.

Le dépôt des candidatures pour la présidentielle est ouvert jusqu'au 20 avril, tandis que la campagne se tiendra du 3 au 23 mai.

Le favori Sissi, n'avait jusqu'alors qu'un seul adversaire déclaré, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi.

Une vendetta fait deux morts et quatre blessés dans le sud de l'Égypte

Les affrontements entre un clan arabe et une famille nubienne ont repris, dimanche, dans le sud de l'Égypte, faisant deux morts et quatre blessés, ont rapporté les autorités médicales.

Le bain de sang, qui a commencé vendredi, a jusqu'ici coûté la vie à 25 personnes.

Des coups de feu ont retenti dans une zone allant d'un quartier résidentiel aux alentours de l'hôpital et de la morgue dans le centre-ville d'Assouan, à quelques kilomètres des hôtels et des artères commerciales de la ville touristique.

Des membres du clan arabe ont brûlé d'autres maisons appartenant à la famille nubienne après avoir recueilli les dépouilles de leurs proches décédés dans le conflit afin de les enterrer.

Cette attaque a poussé les Nubiens à descendre dans les rues avec des armes, provoquant des fusillades. Ils ont également mis le feu aux charrettes de leurs adversaires.

La police a peiné à disperser la foule à l'extérieur de l'hôpital. Un hélicoptère militaire a survolé les lieux.

Les autres résidants se sont plaints de l'incapacité des forces de sécurité à mettre fin à cette vendetta.

Ces nouveaux combats se sont produits peu après la visite du gouverneur local.

La violente dispute s'est amorcée à la suite de l'implication des adultes des deux groupes dans une querelle d'écoliers. Selon la police, le harcèlement d'une jeune fille serait à l'origine du conflit. Des témoins ont rapporté que des graffitis offensants écrits sur les murs de l'école avaient causé les affrontements.

Le premier ministre de l'Égypte, Ibrahim Mahlab, et son ministre de l'Intérieur se sont rendus à Assouan, samedi, afin de rencontrer les leaders locaux et de régler la crise.

M. Mahlab a promis d'ouvrir une enquête pour déterminer la cause de la violence. Les vendettas, surtout pour des questions d'honneur, sont fréquentes dans le sud de l'Égypte.