Les forces du nouveau régime libyen ont suspendu lundi les combats à Bani Walid, l'un des derniers bastions de Mouammar Kadhafi, a annoncé un responsable militaire sur place au lendemain d'incursions à l'aéroport dans lesquelles 17 combattants pro-CNT ont été tués.

«Nous avons perdu 17 combattants lors de violents combats dimanche», a déclaré Salem Gheith, chef de la chambre des opérations du Conseil national de transition (CNT) à Tripoli.

«Aujourd'hui, nous avons suspendu les combats pour donner une dernière chance aux civils de fuir et aux forces loyalistes de se rendre», a déclaré à l'AFP le commandant en chef des forces du CNT sur le front sud de Bani Walid, Moussa Ali Younes.

Néanmoins, «demain (mardi), il y aura probablement de gros combats», a prévenu le commandant, posté à une quarantaine de kilomètres de Bani Walid, vaste oasis au relief accidenté située à 170 km au sud-est de Tripoli.

«Hier, nous étions à l'aéroport (dans le sud-ouest de l'oasis) et nous avons également parcouru 7 kilomètres à l'intérieur des limites de la ville», a-t-il assuré.

En raison d'une mauvaise coordination entre différentes brigades, les troupes se sont retirées dimanche soir des positions atteintes dans la journée, a expliqué Khaled Mohamed Abouras, porte-parole de la brigade Jado.

En ville, les combattants ont dû rebrousser chemin après avoir essuyé le feu d'armes lourdes et de tireurs embusqués, selon des témoins.

«C'était un massacre», a affirmé à l'AFP Mohamed Saoud, un médecin lui-même blessé à l'avant-bras dans les combats. «Ils ont ouvert le feu sur notre ambulance».

Selon un autre médecin, Moez Al Mehdawe, «trois véhicules ont été détruits par des missiles à guidage thermique» lancés par les forces pro-Kadhafi.

«Nos forces se sont retirées tard dimanche soir de l'aéroport et de positions avancées conquises dans la ville, mais il s'agit d'un repli tactique», a reconnu M. Gheith, ajoutant que l'arrivée de renforts de Tripoli et du djebel Nefoussa (ouest) permettait de reprendre l'offensive.

Les forces du CNT, ex-rebelles ayant chassé du pouvoir Mouammar Kadhafi, assiègent Bani Walid depuis plus d'un mois, mais elles ont été confrontées à une résistance acharnée des pro-Kadhafi et pâti d'un manque de coordination et de moyens.

En annonçant dimanche la prise -- temporaire -- de l'aéroport, le commandant Younes avait affirmé que ses forces étaient en train de se réorganiser en vue d'une nouvelle offensive, en coordination «avec les «thowars» (révolutionnaires) à l'intérieur de Bani Walid et sur les autres fronts.