Deux jours après avoir lancé sur YouTube un appel à l'aide, un groupe d'orphelins syriens attend toujours d'être évacué, a appris La Presse d'une source humanitaire au Moyen-Orient.

Une organisation internationale qui négocie leur évacuation espérait que les 47 enfants puissent sortir dès ce matin de la zone de combat, mais la reprise des hostilités rend leur sort incertain.

Leur cri du coeur, diffusé sur YouTube a été entendu à travers la planète au cours des deux derniers jours. 

Dans cette vidéo, le groupe de garçons et de filles âgés de 3 à 15 ans demande à tous ceux qui se préoccupent des droits de la personne de plaider en leur faveur. « Nous voulons seulement vivre », disent-ils.

Leur appel est d'autant plus poignant que plusieurs rapports d'exécutions sommaires de femmes et d'enfants à Alep-Est ont été dévoilés par les Nations unies au début de la semaine.

Par ailleurs, une centaine d'autres enfants, séparés de leurs parents, qui se trouvaient avec des médecins dans un édifice d'Alep-Est, auraient pour leur part été évacués. L'Organisation des Nations Unies veillant au sort des enfants, l'UNICEF, avait lancé une alerte au nom de ces enfants lundi.

En entrevue avec La Presse plus tôt cette semaine, la Québécoise Geneviève Boutin, qui coordonne la réponse humanitaire de l'UNICEF à la crise en Syrie, avait fait part à La Presse des difficultés d'intervenir dans le conflit.

« On a demandé quatre choses au gouvernement syrien et aux groupes armés. L'accès aux civils déplacés qui sont à Alep-Ouest. À Alep-Est, on a demandé un accès pour aller porter des denrées, évacuer les blessés. On voudrait aussi effectuer une rotation pour les médecins qui sont dans les zones de combat. C'est regrettable, mais on n'a reçu aucune réponse positive à nos demandes », a dit Mme Boutin.

Les enfants sont parmi les principales victimes du conflit syrien qui sévit depuis maintenant cinq ans, emportant dans la mort des centaines de milliers de personnes et en forçant des millions à l'exil.

La bataille pour le contrôle d'Alep, métropole économique du pays, a soulevé l'ire de la communauté internationale.

Des rapports répétés suggèrent que des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité y sont commis depuis des mois par toutes les parties au conflit, dont le régime de Bachar Al-Assad, ses alliés russes et iraniens, ainsi que par les groupes armés qui combattent les forces loyales au gouvernement.

Selon Human Rights Watch, les forces gouvernementales sont responsables de près de 80 % des morts depuis le début du conflit en Syrie.