Les rebelles syriens ont lancé une offensive pour desserrer l'étau autour de Damas et bloquer l'avancée de l'armée près d'Alep (nord) qui a fait au moins 194 morts en trois jours, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

«Au cours des trois derniers jours, les rebelles se sont emparés de petits villages et de postes de contrôle militaires à l'est de Damas et au sud-est d'Alep, après avoir lancé une contre-offensive sur ces fronts», a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Depuis vendredi 115 rebelles ont été tués, dont 50 jihadistes de l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL) et du Front al-Nosra, selon cette organisation.

Du côté des forces du régime de Bachar al-Assad, 54 soldats et supplétifs syriens, 5 membres du Hezbollah chiite et 20 Irakiens de la milice Abdel Fadel al Abbas ont péri dans ces combats.

«Désormais, l'armée n'avance plus dans ces secteurs», a ajouté M. Abel Rahmane, alors que les forces de M. Assad avaient enregistré sur ces fronts une série de succès qui leur avait permis d'assiéger complètement les rebelles près de Damas et d'avancer en direction de l'aéroport international d'Alep.

«Aujourd'hui (lundi), de violents combats ont lieu à Marj al-Sultan (15 km à l'est de Damas) et à Khanasser (55 km au sud-est d'Alep)», a ajouté M. Abdel Rahmane. La première est tenue par les rebelles et la seconde par l'armée.

Des militants anti-régime ont expliqué que cette contre-offensive visait à briser l'étau qui enserre la province sud de Damas et qui empêche l'approvisionnement en armes et en provisions.

Ces nouveaux combats interviennent après l'unification vendredi des sept principales factions islamistes au sein du Front islamique.

Selon le directeur de l'OSDH, «l'avancée des rebelles peut être le résultat d'un feu vert donné par (leurs deux parrains) l'Arabie saoudite et le Qatar».

Dimanche, l'armée a fait usage de toutes ses armes, y compris des raids aériens près d'Alep et autour des Damas et des missiles sol-sol dans la Ghouta orientale, près de la capitale.

«Les hommes armés (rebelles) essaient d'avancer, mais l'encerclement ne va pas leur permettre de réussir», a déclaré à l'AFP une source de sécurité à Damas.

Sur le terrain, «c'est le Hezbollah qui dirige la bataille avec des centaines de combattants dans la Ghouta orientale», une région arboricole stratégique à l'est de Damas, enjeu d'une bataille féroce, selon M. Abdel Rahmane.

«Les rebelles avaient dans un premier temps pris sept villages puis l'armée en a récupéré trois», a expliqué à l'AFP une autre source de sécurité, précisant que les rebelles tentaient «en vain de prendre Otayba».

Cette localité, reprise par l'armée le 24 avril après 37 jours de combats, est un verrou très important qui ferme l'arrivée d'armes et de munitions en provenance de Jordanie.

Selon le quotidien al-Watan, proche du régime, l'armée est en train de déployer des troupes afin de reprendre le village à majorité chrétienne de Deir Attiya, dans la région de Qalamoun, dans la province de Damas (centre).

Les rebelles avaient pris cette localité la semaine dernière, afin d'essayer de contrer une offensive de l'armée dans ce secteur proche de la frontière libanaise.