Au moins 28 soldats de l'armée syrienne ont été tués au combat ou froidement exécutés jeudi dans des attaques sur trois barrages militaires près de la ville rebelle de Saraqeb, dans le nord-ouest de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Une vidéo diffusée par des militants montre des combattants rebelles frappant une dizaine de soldats blessés avant de les aligner sur le sol et de les achever en les traitant de «chiens de chabihas d'Assad», nom donné aux miliciens pro-régime.

Avant d'exécuter un prisonnier, un rebelle lui lance : «Ne sais-tu pas que nous appartenons au peuple de ce pays?». Terrorisé, le soldat lui répond : «Je jure au nom de Dieu que je n'ai pas tiré».

«Au même titre que l'Observatoire dénonce les exécutions dans les prisons du régime, elle refuse celles de prisonniers de guerre par les rebelles», a dénoncé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Cinq rebelles ont également péri dans les attaques contre ces barrages installés sur la route internationale entre Damas et Alep, les deux principales villes du pays, a précisé l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de médecins à travers la Syrie.

Outre les lourdes pertes infligées aux troupes régulières, affaiblies par la multiplication des fronts à travers le pays, les insurgés ont saisi des véhicules blindés, selon la même source.

L'OSDH cite également des témoins qui ont vu des cadavres de soldats autour des barrages.

Récemment, les insurgés ont détruit plusieurs positions militaires dans la province d'Idlib (nord-ouest). Ils cherchent à prendre le contrôle de l'autoroute qui relie la capitale à Alep, passage obligé des renforts militaires vers la métropole dont armée et rebelles se disputent le contrôle depuis plus de trois mois.

Au total, les violences ont fait plus de 36 000 morts depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire contre le régime du président Bachar al-Assad qui s'est peu à peu militarisée.